Au moment où les négociations entre la CEDEAO et le Mali sont dans l’impasse à cause d’un désaccord sur la durée de la transition malienne, Faure Gnassingbé, le président du Togo, a décidé de s’impliquer, d’après nos informations, dans les discussions pour un compromis entre Bamako et l’organisation sous régionale. Ce dernier qui n’a pas chômé depuis son entrée dans la danse, est sur le point de trouver une compromission entre le Mali et la CEDEAO sur la durée de la transition.
Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est sanctionné par l’UEMOA (Union Economique et monétaire ouest africaine) et la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour n’avoir pas proposé un délai « réaliste » pour la fin de la transition. De cette date à nos jours, les tractations sont en cours de part et d’autre pour la levée des sanctions qui frappent non seulement le peuple malien, mais aussi les autres pays de la sous région ouest africaine. Des missions de la CEDEAO aussi bien que de l’UA (Union Africaine) ont été effectuées à Bamako (Mali) dans ce sens sans parvenir à un compromis entre le Mali et la CEDEAO. De 5 ans au départ, le Mali est revenu à une durée de 2 ans pour la fin de la transition, tandis que la CEDEAO reste campée sur 16 mois. Aux dernières nouvelles, les négociations tournaient autour d’une transition de 18 à 20 mois.
En visite de travail au Togo, le 4 mai 2022, le ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, à la tête d’une délégation, a demandé au Togo de soutenir l’effort de dialogue du gouvernement malien avec l’ensemble de la communauté internationale et de prendre des initiatives de facilitation et/ou missions de bons offices pour mobiliser à nouveau les acteurs régionaux et internationaux autour de la Transition dont la visée essentielle demeure l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et le retour à l’ordre constitutionnel. Dans le communiqué conjoint en date du 4 mai 2022 ayant sanctionné la visite de travail de la délégation malienne à Lomé au Togo, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des togolais de l’extérieur, Robert DUSSEY, a réaffirmé la constante disponibilité du gouvernement togolais à accompagner le Mali aux plans politique et sécuritaire en vue de la restauration de l’ordre constitutionnel, de la paix, de la stabilité et de l’intégrité de son territoire. Pour le Togo, dit-il, seul un dialogue permanent et constructif avec les autorités de la transition malienne créera les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’efficacité de la lutte contre le terrorisme. « Au plan économique, les deux parties ont souligné les liens de dépendance et d’interdépendance entre leurs économies respectives dans un contexte économique mondial difficile et relevé la nécessité d’œuvrer à la construction d’un consensus avec la CEDEAO devant conduire à la levée des sanctions économiques qui affectent les populations », révèle le communiqué conjoint.
«On peut et on doit être optimiste sur la médiation de Faure Gnassingbé…»
Hier, lundi 9 mai 2022, le Président d’Honneur de l’ADP-MALIBA, Aliou Boubacar Diallo, a réagi par rapport à la médiation du Président togolais, Faure Gnassingbé, afin de trouver un compromis entre le Mali et la CEDEAO. « Le Président Faure Gnassingbé du Togo a accepté le rôle de médiateur pour une sortie de crise au Mali. Je m’en félicite. On peut et on doit être optimiste sur la médiation de Son Excellence le Président Faure Gnassingbé, qui se fera de concert avec ses pairs de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Autorités de la Transition malienne. Un accord peut bientôt intervenir pour la levée de l’embargo et des sanctions pour le grand bien des peuples malien et africain. Avec cette médiation, le peuple malien et l’Afrique espèrent un retour à l’ordre constitutionnel qui va permettre au Mali de reprendre toute sa place dans le concert des nations », a souligné Aliou B. Diallo, Président d’Honneur du parti ADP-MALIBA.
A noter que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) ont tenu respectivement un sommet extraordinaire à Accra, République du Ghana, le dimanche 9 janvier 2022, sur le Mali. Au cours de leur sommet extraordinaire, les deux organisations ont pris des sanctions économiques et financières contre le Mali pour n’avoir pas respecté le délai de la transition. Ces sanctions économiques et financières sont entre autres : fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain