Le Groupe de la Banque mondiale, représenté par Mme Soukeyna Kane et le
Gouvernement du Mali, représenté par son ministre de l’Economie et des Finances, le Dr
Boubou Cissé, ont signé le lundi 16 juillet dernier trois accords de financement d'un
montant total de 98 milliards de FCFA destiné au développement socio-économique du
Mali. Il s’agit du Projet de Développement Agricole des Zones Arides au Mali (PDAZAM) du
deuxième Appui Budgétaire Général à la réduction de la pauvreté et à la croissance
inclusive et du Projet d’urgence sur les Filets Sociaux « Jiguiséméjiri ». La cérémonie de
signature de ces trois accords s’est déroulée dans la salle de conférence du ministère de
l’Economie et des Finances en présence du ministre de l’Agriculture.
Le premier accord de financement concerne un appui budgétaire d’un montant d’environ
33,7 milliards de FCFA composé d’un crédit IDA de 24,9 millions d’euros et d’un don IDA de
20,9 millions de droits de tirage spéciaux. Cette opération vise, de manière spécifique,
à favoriser la croissance inclusive, soutenir les transferts pro-pauvres et la protection sociale.
Elle vise également à soutenir l’opérationnalisation d’une série de réformes dans les
domaines du foncier, de l’agriculture, des technologies de l’information et de la
télécommunication (TIC), de la micro finance, de l’énergie, de la décentralisation et de la
protection sociale.
Quant au deuxième accord, il concerne le financement du Projet de développement agricole
des zones arides du Mali pour un montant de 60 millions de dollars, soit environ 33,7
milliards de FCFA composé d’un crédit IDA de 24,9 millions d’euros et d’un don IDA de 20,9
millions de droits de tirage spéciaux. Il s’agit là d’un appui substantiel à la politique
sectorielle agricole du Mali telle qu’esquissée dans la Loi d’orientation agricole dont
l’objectif est, en l’occurrence, d’accroitre nos capacités de production agricole dans
différents sous-secteurs du domaine.
Enfin, le troisième accord intervient pour contribuer à la réponse à la demande sociale,
l’accord de financement additionnel du Projet d’urgence sur les filets sociaux «Jiguiséméjiri».
Ce projet va bénéficier d’un concours de 54,4 millions de dollars américains, soit environ
30,6 milliards CFA, composé d’un don IDA de 36,2 millions de droits de tirage spéciaux et
d’une subvention de 2,4 millions de dollars sur le Fonds fiduciaire multi donateurs. Ce
financement additionnel vise à renforcer la capacité du gouvernement du Mali à lutter
contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire et à promouvoir le développement dans les
zones affectées par les conflits, notamment au centre de la région de Mopti. Tous ces projets
s’inspirent des priorités définies dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le
développement durable du Mali (CREDD). Ainsi, pour Mme Soukeyna Kane, directrice des
opérations de la Banque mondiale pour le Mali expliquera que les réformes soutenues par
l’appui budgétaire jetaient les bases d’une croissance économique inclusive tout en
améliorant la protection des couches les plus vulnérables. Pour elle, «cet appui va contribuer
à faire aboutir des réformes majeures dans le domaine du foncier, de l’énergie, des
subventions agricoles, des télécommunications, de la protection sociale et de la
microfinance».
Aussi, en réponse au phénomène de sécheresse extrême qui continue de frapper une grande
partie de la région du Sahel créant un besoin d’aide d’urgence à des millions de personnes,
Mme Kane a expliqué que le PRODAZAM privilégiait les interventions susceptibles
d’accroître la résilience des communautés rurales tout en favorisant le développement et la
diversification agricole.
Pour elle, ce projet innovant de développement des zones arides au Mali combine des
instruments de protection sociale par le biais de transferts monétaires avec la fourniture
d’intrants, de services agricoles, et des infrastructures productives et de commercialisation.
Ce projet devrait permettre d’améliorer la productivité et la résilience d’au moins 20 000
ménages dans 12 cercles des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et de Mopti.
La représentante résident de la Banque mondiale au Mali n’a pas manqué de réaffirmer
l’engagement du groupe de la Banque mondiale à accompagner le gouvernement du Mali
dans la préparation du document de stratégie post CREDD ainsi que sa mise en œuvre au
bénéfice des populations.
Quant au ministre malien de l’Economie et des Finances a, dans son discours, rappelé que le
Mali va bénéficier du groupe de la Banque mondiale, d’un appui financier de 174, 4 millions
de dollars, soit environ 98 milliards de FCFA. Il a également rappelé que le montant cumulé
des concours financiers du groupe de la Banque mondiale à notre pays, durant le semestre
écoulé, s’élève à 312,2 millions de dollars, soit environ 175,4 milliards de FCFA.
Ce résultat constitue, selon Dr Boubou Cissé, une performance qui honore le Mali et, dans la
même veine, illustre l’excellence des relations de coopération entre le gouvernement de la
République du Mali et le groupe de la Banque mondiale. Le ministre Cissé a assuré la
directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali que toutes les mesures seront
prises pour permettre la bonne exécution des projets financés au Mali pour le
développement socio-économique du pays.
Dieudonné Tembely