La situation dans le nord du Mali demeure instable et imprévisible, a noté M. Ban, qui s’exprimait lors d’un débat au Conseil sur la situation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Avec l’afflux de djihadistes régionaux et internationaux, on peut craindre que le Nord ne soit en train de devenir un refuge pour des éléments terroristes et criminels, a-t-il ajouté.
Lors du même débat, une responsable de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Salamatu Hussaini Suleiman, a affirmé que l’objectif des groupes terroristes et des membres d’organisations criminelles transnationales est de créer un refuge et un centre de coordination dans le nord du Mali pour des réseaux terroristes opérant sur le continent africain comme l’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ou le groupe nigérian Boko Haram.
M. Ban s’est également dit extrêmement inquiet au sujet d’informations concernant des groupes armés qui commettent de graves violations des droits de l’homme dans le Nord, dont des exécutions sommaires de civils, des viols et des tortures.
Selon lui, les extrémistes islamistes ont imposé illégalement la charia (loi islamique) dans les territoires qu’ils contrôlent et ont montré un mépris brutal pour le patrimoine culturel de la région en détruisant des mausolées à Tombouctou.
Depuis le début de cette crise, la situation n’a cessé de dégénérer, a encore déploré Ban Ki-moon.
Le patron de l’ONU a estimé qu’à Bamako, des progrès limités avaient été faits pour restaurer l’ordre constitutionnel depuis le putsch perpétré le 22 mars. Ce coup d’Etat a accéléré la partition du Mali dont les autorités de transition, mises en place après le retrait des putschistes du pouvoir, sont incapables de mettre fin à l’occupation du nord du pays.
Il a aussi souligné qu’il n’y avait pas encore le début d’un dialogue significatif entre le gouvernement malien et aucun des groupes dans le Nord.
Evoquant la visite dans le Nord du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit une médiation panafricaine, M. Ban a indiqué que celui-ci avait demandé aux dirigeants d’Ansar Dine qu’il a rencontrés de couper tout lien avec des mouvements terroristes avant que des négociations de paix puissent commencer.
Ansar Dine est l’un des groupes qui contrôlent le nord du pays.
Parallèlement à cette négociation, la Cédéao se dit prête à envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats en cas de nécessité. Elle attend pour cela une demande formelle de Bamako, un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et un soutien logistique occidental.
Mme Suleiman, commissaire chargée des affaires politiques à la Cédéao, a souligné que celle-ci allait finaliser dans les prochains jours ses projets de déploiement d’une force militaire au Mali et espérait ensuite un mandat de l’ONU.
Une conférence finale de préparation se tiendra du 9 au 13 août à Bamako pour peaufiner davantage la partie stratégique (…) et préparer le terrain au déploiement dès la réception d’un mandat de l’ONU, a-t-elle dit. Cette conférence regroupera notamment des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine, de l’ONU et de l’Union européenne.
(©AFP / 08 août 2012 18h39)