Un diplomate français avait fait état mardi d’une demande formelle de Bamako d’une intervention des forces militaires de l’Afrique de l’Ouest pour reconquérir le Nord du pays aux mains des islamistes, demande qui n’avait pas été officiellement confirmée par les autorités maliennes mercredi soir.
Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, vient de saisir officiellement Alassane Ouattara, en sa qualité de président en exercice de la Cédéao, d’une requête sollicitant l’aide de l’organisation sous-régionale afin notamment de recouvrer l’intégrité territoriale du Mali et de lutter contre le terrorisme, a annoncé la présidence ivoirienne dans un communiqué.
L’aide demandée auprès de la Cédéao porte essentiellement sur la sécurisation des institutions de la transition, la réorganisation des forces armées et de sécurité, la restauration de l’intégrité territoriale du Mali qui constitue pour les autorités maliennes la priorité des priorités, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne la sécurisation des institutions de la transition à Bamako, le président par intérim du Mali précise que la mission de la Cédéao au Mali (MICEMA) pourrait déployer un détachement de liaison et d’observation, à l’exclusion du déploiement d’unités de police constituées ou de forces militaires combattantes, a souligné la présidence ivoirienne.
Plus tôt dans la journée, le président Alassane Ouattara s’était entretenu à Abidjan avec le secrétaire général de la présidence malienne, Baba Berthé, qui avait espéré que la négociation rende une intervention militaire sans objet.
Kidal, Gao et Tombouctou, les trois régions administratives composant le nord du Mali, sont tombées il y a cinq mois aux mains du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’autres groupes armés, dont des rebelles touareg et des jihadistes liés à Al-Qaïda.
Aujourd’hui, les islamistes extrémistes ont évincé leurs ex-alliés rebelles touareg et contrôlent tout le nord du Mali. Ils se sont même emparés le 1er septembre de la ville stratégique de Douentza (centre).
La Cédéao prépare depuis plusieurs mois le déploiement au Mali de quelque 3.300 soldats, force dont les contours demeurent flous. Elle avait précisé attendre une demande formelle de Bamako et un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU.
Parallèlement, la Cédéao a entamé des discussions avec certains des groupes armés présents dans le Nord pour résoudre la crise malienne née du putsch du 22 mars, qui a précipité la partition du pays.
(©AFP / 05 septembre 2012 22h51)