La lutte engagée par le Gouvernement malien contre la migration irrégulière n’est que sur les lèvres. Son combat, à travers la sensibilisation des candidats à l’aventure, est suivi des actions concrètes en terme de création d’emplois en faveur des migrants rapatriés au pays. Ces actions sont, aujourd’hui, visible dans tous les domaines d’activités économiques et commence à porter ses fruits.
Malgré les efforts consentis par le Gouvernement malien dans le rapatriement des migrants maliens en situation difficile dans leur pays d’accueil, nombreux sont ceux d’entre eux qui reprennent le chemin de l’aventure quelques mois après leur rapatriement. Le constat a été fait grâce à une étude menée par le département en charge des Maliens de l’extérieur. C’est cette donne que le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine entend changer. Face au défi, il ne manque pas d’initiatives et mobilise tous les acteurs et partenaires concernés à ses côtés.
Ainsi, selon le ministre Abdrahamane Sylla, en 2016, un programme de réinsertion monté par son département et financé sur le Budget d’Investissement spécial (BSI) a permis l’insertion (des candidats potentiels à la migration) et la réinsertion (des migrants de retour) de 775 jeunes dans les secteurs de l’élevage, aviculture, le maraîchage et la pisciculture.
« Pour 2017, ce projet a financé 27 micros projets en faveur des migrants de retour et 312 autres personnes sont en train d’être réinsérées. Le fonds dédié à ce projet du BSI a été augmenté d’un tiers pour 2018 et contribuera à financer d’autres initiatives des migrants de retour », a mentionné le ministre.
A signaler que les micros projets financés par le BSI de 2016 à 2017 sont implantés dans les localités de forte émigration. Il s’agit notamment de la région de Kayes, de Koulikoro, Sikasso, Ségou et du District de Bamako.
Dans ses actions en faveurs de la réinsertion des migrants maliens de retour au pays, le ministre Sylla montre aussi sa rigueur face au respect de l’équité des chances entre hommes et femmes.
Dans le cadre de l’insertion socio-économique et l’autonomisation des femmes rapatriées de Bangui, une formation en transformation des produits locaux a été organisée à l’intention de 100 femmes. Elles ont aussi bénéficié de kits pour s’installer à leur propre compte.
25 200 hectares de terre aménagés attribués à la diaspora
Selon le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, 25 200 hectares de terre aménagés sont, aujourd’hui, attribués à 52 Maliens de l’extérieur. A l’en croire, ces terres sont, aujourd’hui, en cours d’exploitation.
Aussi, des actions ont été menées dans le cadre de l’insertion des migrants à travers 16 projets de développement dans les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti et Sikasso. Le financement de ces projets s’élève à plus de 17,5 milliards de F CFA.
« Le nouveau projet de financement inclusif des filières agricoles (70 millions d’Euros, soit 35 milliards de F CFA pour une durée de 6 ans) en cours de formulation, négocié par le Gouvernement du Mali avec le FIDA, va permettre d’accompagner plus de 500 000 personnes. Il s’agit là d’aider à l’installation de véritables entrepreneurs, dans le cadre d’un partenariat Public-Privé-Producteurs (PPPP) dont la diaspora est appelée à jouer un rôle fondamental dans le domaine de l’investissement productif », a noté Abdrahamane Sylla.
Au-delà, le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine a aussi obtenu 50 hectares de terre à Manantali pour faciliter l’insertion des migrants de retour.
Il faut ajouter aussi que l’APEJ, en partenariat avec l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) a accompagné 36 jeunes qui ont été réinsérés par l’auto emploi, 5 personnes par l’emploi salarié, 13 projets financés à hauteur de 58 546, 25 Euros soit environ 38 404 876 F CFA à Bamako et dans la région de Kayes.
Youssouf Z KEITA
www.diasporaction.fr