A l’issue du Conseil des ministres mercredi, le gouvernement a décidé de limoger le Consul Général du Mali en France. Pour autant, l’occupation du consulat par des Maliens de France continue puisque la coordination des mouvements sans papier rappelle que la fin de la mission du consul ne règle pas les problèmes que connaissent les Maliens en France.
La mobilisation de la diaspora se poursuit encore au consulat du Mali à Paris. Ses responsables n’entendent pas mettre fin à leur mouvement avant qu’une solution définitive soit trouvée à leurs revendications. Celles-ci portent sur la réadmission des Maliens en situation irrégulière, mais aussi aux problèmes récurrents pour l’obtention des documents maliens au consulat.
Cette mobilisation intervient alors que le Conseil des ministres a annoncé hier le limogeage du Consul Général du Mali à Paris. Pour la coordination des mouvements des sans-papiers, « cette mesure ne règle en rien aux problèmes que connaissent les Maliens en France ». Ses responsables exigent le départ immédiat du ministre des Maliens de l’Extérieur et celui en charge des Affaires Etrangères.
Peu avant la décision du Conseil, le Premier ministre Modibo Keïta avait convié une réunion d’urgence pour étudier toutes les mesures possibles pour répondre aux attentes des maliens établis à l’étranger, principalement en France et en Europe. Auparavant, une première mission a été menée en France du 20 au 23 décembre à Paris par le ministre des Maliens de l’Extérieur Abdramane Sylla apparemment sans succès.
Selon Anzoumane Sissoko, porte-parole de la Coordination du Mouvement des « Sans-papiers », le limogeage du Consul général, ne met pas fin à l’occupation du consulat. Pour lui, tant que l’obtention du passeport reste liée à la carte Nina, le problème est entier.
» Pour moi, cela ne va pas changer grand-chose. Le fond du problème, c’est de régler les problèmes des Maliens de France d’une manière générale et cela passe par des mesures beaucoup plus importantes. Les jeunes demandent le départ du ministre des Maliens de l’Extérieur et celui des Affaires étrangères, sinon un simple consul ne peut pas régler ces problèmes-là. Si le problème des cartes Nina n’est pas réglé, si le problème de passeport est lié toujours à la carte Nina ou à la carte d’identité pour nous, un simple limogeage de consul ne va pas régler le problème. »
Ça veut dire que le mouvement occupe toujours le consulat ?
« Le mouvement va continuer. En tout cas pour l’instant aujourd’hui ça continue. Les jeunes vont se voir aujourd’hui pour réfléchir à la suite. Sinon à l’heure où je vous parle le mouvement continue », a expliqué Sissoko à nos confrères de Studio Tamani.
Y. Coulibaly