Muet face aux nombreux problèmes de la jeunesse malienne, le Conseil national des jeunes (CNJ) s’est brusquement dressé contre l’accord entre la centrale syndicale et le gouvernement relatif au rehaussement de l’âge de départ à la retraite. Ce combat semble avoir une coloration plus politique qu’une défense des intérêts de la jeunesse malienne.
Le Conseil national de la jeunesse n’est jamais tombé aussi plus bas que dans sa composition actuelle. Après avoir cautionné des recrutements illégaux dans des structures parapubliques, des orientations des nouveaux bacheliers dans les filières non conformes au marché de l’emploi, le CNJ, présidé par Souleymane Satigui Sidibé, s’est complètement trompé de missions pour se mettre à la solde d’hommes politiques. Au lieu d’être un instrument de promotion de la jeunesse, cette faitière est devenue méconnaissable aujourd’hui. Que fait le CNJ pour les jeunes du Mali ? La réponse est simplement, rien.
Et pourtant, le Conseil continue de percevoir des subventions du contribuable malien de l’ordre de plusieurs millions de FCFA chaque année. Malgré ces efforts, le CNJ n’a jamais levé le petit doigt pour réclamer sa participation dans les commissions de recrutement au Mali ou commission de DDR. Pis, il n’a jamais exigé des plus hautes autorités d’orienter les nouveaux détenteurs du DEF vers les établissements pourvoyeurs d’emplois notamment vers les établissements agro-pastoraux ou invité le gouvernement à revoir les filières au sein des universités.
Au lieu de s’attaquer au relèvement des âges à la retraite, le CNJ devrait engager ses propres négociations avec le gouvernement pour trouver une solution aux maux de la jeunesse malienne, spécifiquement le chômage. Il devrait jouer sa partition dans la lutte contre la concurrence déloyale des produits importés pour permettre à nos industries locales de s’épanouir et pour pouvoir recruter de nombreux jeunes en perte d’espoir.
Mais hélas, il n’est porteur d’aucune politique de formation ou de spécialisation des jeunes, aucune ambition pour diminuer le chômage, seulement disponible pour répondre aux attentes des politiques.
Au moment où l’actuel bureau du CNJ hausse le ton sur le respect de l’âge de départ à la retraite, au même moment le président du CNJ est indexé de violer ce même respect d’âge et s’accroche à son poste de président. Souleymane Satigui Sidibé est soupçonné d’avoir dépassé l’âge normal pour siéger au CNJ. A cause de ces contestations, la faitière des jeunes du Mali a connu des scissions en un moment donné et les dissidents sont toujours à l’œuvre pour le respect des textes.
Le relèvement de l’âge de départ à la retraite de quelques fonctionnaires ne changera en rien du chômage généralisé au Mali d’autant plus que l’UNTM maintient la pression sur le gouvernement pour le recrutement d’environ 8000 personnes. Plus d’un million de jeunes maliens diplômés attendent une vraie politique de l’emploi au Mali. Pour ce faire, le CNJ devrait faire des propositions et des pressions pour faire bouger les lignes.
- Doumbia