Maître Mountaga Tall : « Je ne serai jamais ministre au Mali »
Et pourtant, Maître Mountaga Tall, avocat émérite avec son franc-parler n’est pas un homme prédisposé à se dédire comme si sa langue était fourchue. On a cherché à en savoir davantage sur le culte de la personnalité de l’homme, mais la survivance de ses déclarations restent vivaces et nous laissent perplexe. Comme si, tout d’un coup, l’homme avait perdu sa bonne moralité. A cette déclaration qui contraste avec le vécu quotidien de l’Avocat, s’ajoutent sa gestion des fonds de Babani Cissoko et l’orientation de certaines cagnottes tombées directement dans l’escarcelle de son cabinet, selon des sources.
« Crache sur moi le jour où j’accepterai d’être ministre au Mali ». Ces propos sont forts, mais elles émanent d’un homme qui comptait parmi les trois premières personnalités au Mali à l’ouverture démocratique en 1991. On croyait même son parti capable de succéder à l’ADEMA, mais le Soleil Levant a pris une courbe descendante inquiétante à telle enseigne qu’il frôle aujourd’hui une « disparition forcée ». Tall doit-il revenir à Dieu et renoncer ce qu’il avait dit … ? N’a-t-il pas juré devant l’Omniscient et l’Omnipotent tout en optant aussitôt pour le contraire ? Est-ce possible qu’il serait en train de subir les sanctions divines correspondantes ?
Il y a aussi l’affaire Babani Cissoko. Après la vente de l’Hôtel Mariétou Palace en devenir à des Libyens pour un montant de 3 milliards, une grande partie du montant avait été remise à l’Avocat pour éponger les dettes du milliardaire. Mais l’ancien député (Babani Cissoko ou Baba Sora) et son fils reprochent à l’enfant de Ségou d’avoir dilapidé leurs sous et de refuser de payer des factures dont des impayés sont toujours constatés, selon certaines sources. L’affaire a fait grand bruit à l’époque. Eux-aussi ont dit s’en remettre à Dieu. L’ancien ministre N’Diaye Bah, et l’ancien député Maître Demba mais aussi Djibril Tall, tous des cadres du Faso Yiriwa-Ton ont également invoqué Dieu pour régler leur sentence… Sa gestion au ministère de l’Enseignement laisserait, selon des sources, entrevoir une gestion peu orthodoxe à laquelle on ajoute selon toujours des informations, quelque 500 millions qui ont pris la destination de son cabinet. L’ardoise devient donc salée. Sans oublier l’ère ATT où son cabinet était considéré comme défenseur de la Res Publica ou de l’Etat…
Toutes choses qui font que l’homme intègre dont l’évocation du seul nom nous permettait d’espérer, soit devenu fragile. On aurait pu en citer d’autres…TALL suscite t-il désormais la peur ? Comment celui qui est considéré comme le fer de lance des mouvements démocratiques au Mali soit subitement tombé en délicatesse ? Comment expliquer que l’homme qui a juré au Saint des Saints ait accepté le portefeuille de l’Enseignement supérieur avant de prendre la balle au rebond à l’Economie numérique ? Puis, pourquoi le CNID se liquéfie t-il au fil des ans ?