Maisons d’arrêt de Bamako et de Kangaba:La CNDH dénonce une violation des droits de détenus

Lors d’une conférence-débat la présidente de la CNDH, Me Kadidia Sangaré Coulibaly, a présenté le rapport des visites des centres de détention du district de Bamako et du cercle de Kangaba, dans la région de Koulikoro, effectuées par la CNDH. Elle a avoué que les détenus vivent dans des conditions de détentions difficiles, voire précaires dans ces lieux de privation de liberté.

Elle a rappelé que la visite des lieux de détention est une obligation pour la CNDH, par le fait qu’elle fut désignée par les autorités maliennes pour jouer le rôle du mécanisme national de prévention (MNP).

La CNDH a ainsi la mission, après des visites des lieux de détention, d’informer les autorités sur la situation carcérale des détenus. Au terme des visites, il été constaté par la CNDH que la Maison centrale d’arrêt de Bamako et celle de Kangaba ont un effectif pléthorique largement en dessus de leurs capacités d’accueil.

Pour une capacité de 500 détenus, la Maison centrale d’arrêt de Bamako abritait en décembre dernier 1821, dont 630 condamnés, 1191 détentions provisoires, 1 mineur et 2 personnes âgées. Le Camp I en avait 51. Le nombre de détenus au Centre spécialisé de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes de Bollé était estimé à 143 dont 34 condamnées et le Centre spécialisé de détention, de rééducation et de réinsertion pour mineurs de Bollé en comptait 63 détenus, avec 6 condamnés et 57 détention provisoire.

Quand à la Maison d’arrêt de Kangaba, la CNDH a enregistré la présence 63 détenus pour une capacité de 30.

La CNDH déplore les mauvaises conditions d’hygiène dans les centres de détention visités. Si la Maison centrale d’arrêt de Bamako, le Centre spécialisé de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes et mineurs de Bollé disposent des services de santé (infirmerie, pharmacie et personnel) la CNDH regrette le manque de service de santé au Camp I et à la Maison d’arrêt de Kangaba.

La Maison centrale d’arrêt de Bamako et la Maison d’arrêt de Kangaba sont dans une situation de vétusté, selon le rapport de la CNDH. La présidente de la CNDH a invité les autorités à penser à la délocalisation de ces 2 maisons d’arrêt compte tenu de leur situation. Elle a aussi invité à l’amélioration de la qualité de la nourriture.

Me Kadidia Sangaré Coulibaly s’est réjouie de l’amélioration des relations entre les détenus et les surveillants de prison et a invité les autorités à former ces derniers sur les droits des détenus.

Youssouf Coulibaly

Source: L’Indicateur Du Renouveau 2015-01-22 23:37:56