Boubacar Keita, maire de la Commune VI du district de Bamako, et Baba
Sanou, conseiller au bureau communal, sont des personnalités dont le
comportement est peu enviable. De sales coups à décisions revanchardes, en
plus de leur goût démesuré pour le foncier, le maire et son conseiller spécial
créent aujourd’hui beacoup de tension dans la commune.
En Commune VI du district de Bamako, rien ne va plus. En cause : les décisions
unilatérales du maire et certains de ses conseillers, notamment Baba Sanou et
AdamaDoumbia. Investi dans ses fonctions de maire en mai dernier, Boubacar Keita
est très contesté aujourd’hui contrairement à son prédécesseur, Alou Coulibaly, qui
avait inscrit la commune dans une dynamique de développement inclusif.
Pour bon de nombre d’habitants, il a mis en échec les acquis de ce dernier
notamment l’accès équitable à l’eau potable à travers les châteaux, l’assainissement,
la restauration des fonds Adars pour l’appui aux écoles fondamentales et la
régularisation de la situation foncière. Le maire Boubacar Keita brille aujourd’hui
par son incompétence à rétablir l’ordre et la quiétude dans la commune.
La première forfaiture est intervenue en début août lorsque M. Keita a ignoré la loi
sur la presse en fermant une radio de sa commune sous le prétexte fallacieux de
préserver la cohésion sociale. À travers une correspondance du maire, un colonel au
gouvernorat a agi en violation des règles pour fermer cet organe de presse.
Heureusement que les porteurs de robes rouges étaient en cessation de travail pour
des raisons bien connues. Ce qui sauva le maire agité.
Alors que l’opinion garde toujours ce mauvais souvenir, il vient encore de faire des
siennes, en prenant une autre décision numéro 15, portant délégation de signature.
Dans la décision, il autorise les conseillers Ouassa Samaké, Fatimata Coulibaly,
Bakary Dembélé, Lassana Coulibaly, Fodé Traoré, Abdoul Aziz Haidara, Boubacar
Coulibaly et Fatoumata Traoré, à exercer les fonctions d’officier d’état civil par
délégation de signature dans les centre secondaires de Magnambougou, Niamakoro,
Faladiè-Banakabougou, Sénou, Niamakoro-koko, Dianéguela, Missabougou et
Yirimadio Logements sociaux.
De Sénou à Magnambougou en passant par Niamakoro, la population pense que
c’est un règlement de compte. «Le maire a fait savoir dans sa décision que les
personnes nommées prendront fonction ce vendredi. Nous disons non. Les chefs de
quartiers de Niamakoro, les jeunes et les groupements professionnels de
commerçants ont adressé une lettre aux intéressés pour exprimer notre désaccord. Si
le maire ne veut pas être à la base d’un soulèvement, nous lui demandons gentiment
de revoir sa copie», indique Mory Camara, habitant de Niamakoro. Il pense que la
population ne peut pas abandonner le quartier perdre ses hommes valables pour des
questions de politiques.
«Nous sommes pour la défense de Niamakoro. Amadou a été choisi parce qu’il s’est
fait remarquer pour le développement du quartier. Et il est sur cette voie. Nous
avons beaucoup de difficultés par rapport à la gestion administrative de Niamakoro.
Nous n’avons pas besoin d’une considération politique. Seul Niamakoro est au-
dessus de tous. Nous ne sommes pas les antirépublicains, des pauvres citoyens
seulement qui revendiquent leur droit à l’accès équitable aux services sociaux de
base», précise AdamaDiakité, manifestant.
«Amadou Samaké est un élu de Niamakoro. Il n’a pas été nommé. S’il y a lieu de
changer, c’est la population qui doit être consultée. Qu’on ne nous mêle pas à un
combat politique. Mais la majorité a droit au respect. Non à l’imposture ! Non à
cette décision unilatérale. Amadou Samaké ou rien ! Nous ne sommes pas contre les
lois. Toutes nos réactions se feront en respect de principes démocratiques
conformément à la loi fondamentale. Le maire principal Boubacar Keita doit
respecter cette population. Nous nous battons contre l’injustice et le mépris »,
rappelle Ibrahim Samaké.
Pour Fatoumata Coulibaly, beaucoup de maires délégués sont passé ici, mais il a su
créé une différence, à travers son approche participative en matière de gestion de
développement du quartier. «Les combats pour Soumaila Cissé ou Ibrahim
Boubacar Keita nous importent peu. Mais le développement de Niamakoro. Amadou
ne quittera pas d’ici. S’ils veulent la guerre, le nord n’est pas sous contrôle. C’est là-
bas qu’il faut intervenir», affirme Fatoumata Coulibaly.
Et d’ajouter : «Nous invitons le maire à se mettre au-dessus de toutes les
considérations politiques pour le développement de la Commune. Qu’il retire
gentiment sa décision qui est une provocation pour nous. Il veut mettre un coup de
frein au développement de nos quartiers nous accepterons…».
Zan Diarra