Les quatre délégués de la commune IV au conseil du district sont Salim Cissé de l’Adéma, Seydou Keïta du MPR, Sékou Diogo Keïta de Yèlèma et Bréhima Camara du parti Yèlèma. Le vote a été supervisé par le conseiller aux affaires administratives et judiciaires du gouvernorat du district de Bamako, Mamadou Thiam. «On est sorti de la mairie, il y a un an [Ndlr : à l’issue de l’annulation de l’élection de 2009 dans la commune]. Maintenant on y revient par la grande porte. C’est la preuve que la confiance avec la population est restée», s’est félicité le nouveau maire estimant que la solidarité au sein de la municipalité sera de mise.
Aucune femme n’est élue au sein de ce bureau et le fait marquant de sa mise en place reste l’exclusion du RPM et du PDES du bureau et des délégués de la commune au niveau du district. La nouvelle équipe n’a que trois ans pour faire ses preuves. «Les attentes sont importantes», a fait savoir Moussa Mara au sortir de la salle de délibération.
L’Adéma- frustré ?
Les opérations du vote ont prouvé que l’alliance politique signée entre les partis Yèlèma, Adéma-PASJ, URD, MPR et PDES a bien souffert d’une réticence de certains conseillers des partis signataires. Et pour preuve, l’Adéma-PASJ, signataire, s’est portée candidat contre Moussa Mara et a recueilli cinq voix de plus que les 8 voix supposées du RPM. Le scrutin du 6 février 2011 n’a pas permis de dégager une majorité absolue en commune IV du district de Bamako. Mais le parti Yèlèma a recueilli une majorité écrasante de 19 conseillers sur 41. Loin derrière Yèlèma, le RPM, son principal challenger, a eu 8 conseillers, suivi de l’Adéma avec 6, le MPR 3, l’URD 2, le PDES 2. La logique de l’alliance politique était d’isoler le Rassemblement pour le Mali (RPM), adversaire juré du parti de Moussa Mara. Mais elle n’a pas manqué de faire des frustrations.
L’Adéma (en tout cas certains conseillers) avec 6 conseillers n’a pas digéré le fait d’accorder le poste de 1er adjoint du maire à l’URD qui n’a que 2 conseillers, le 2ème adjoint et un poste au conseil du district au MPR, avec 3 conseillers. Au terme de la plateforme, précise un élu Adéma, c’est le seul poste de troisième adjoint au maire qui était dévolu au parti de l’Abeille. La candidature de Kanté est donc l’expression de cette frustration. «Nous, nous estimons que M. Mara n’a pas respecté le fait majoritaire en ce qui concerne l’Adéma», s’est indigné Alfousseini Kanté, le candidat malheureux au poste de maire.
Seydou Coulibaly
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Partis Unis pour la République : Une nouvelle plateforme politique est née
Une quinzaine de partis politiques viennent de signer une nouvelle convention en vue d’une coordination de leurs efforts pour la conquête et l’exercice du pouvoir au Mali. Les PUR (partis Unis pour la République), c’est le nom de la plateforme politique qui compte dans ses rangs la Codem du député Housséini Guindo et Yèlèma du maire de la commune IV du district de Bamako.
Selon le texte fondateur des «PUR», les partis signataires s’engagent à fédérer leurs actions aux fins de créer une coalition et un pôle politique qui respectent les différences et les identités de ses membres. A moyen terme, les PUR ambitionnent de soutenir une candidature unique à l’élection présidentielle prochaine et l’établissement de listes communes pour les législatives et les communales. A long terme, la plateforme politique s’inscrit dans la dynamique de la réalisation d’une unité au sein d’une grande formation politique. En plus de la Codem et de Yèlèma, les PUR comprennent le Mplus/Ramata, le PDM, le Madi, le Mpjs, le PSD, le MCRM, le Pari, le RCD, le Pjdd, le Bmdt, l’ANC, le RDP, le Psdm.
Sur le plan politique, elle est dirigée par une conférence des présidents de partis et un secrétariat permanent. La conférence des présidents est l’organe stratégique chargée de l’élaboration de la stratégie politique. C’est une présidence tournante de six mois. Pour mieux véhiculer ses ambitions, la coalition a tenu, le 5 mars 2011, une conférence de presse et s’attelle, d’ici la fin de ce mois, à l’organisation d’un meeting populaire. Pour son ancrage au sein du paysage politique malien, les responsables envisagent très prochainement d’établir un règlement intérieur et d’installer des coordinations régionales, locales, communales et à l’extérieur du pays. Les PUR estiment partager un idéal commun qui se traduira par la définition et l’adoption d’un programme de gouvernement.
La vision, selon eux, est de bâtir un Etat fort et respecté, rendre la société plus juste, créer les conditions de générer des richesses durables, contribuer à l’émergence d’une Afrique unie. «Ces principes trouveront leurs illustrations dans les propositions de la coalition qui serviront de base au projet à concevoir» a expliqué Housséini Guindo. Les partis s’estiment disposés à exprimer clairement leurs idées et projets de société. «Nous voulons que notre pays dispose d’un paysage politique de construction», a soutenu le président de Yèlèma, Moussa Mara.
S.C
LE Républicain 08/03/2011