Il était entouré des premiers responsables de son parti, dont, entre autres, le Secrétaire général Boubacar Makanguilé, son adjoint Cheick Tidiane Traoré et Mme Fatou Meité, une conseillère municipale CODEM qui a rejoint l’ADM. Il avait également à ses côtés le premier Docteur en Droit en constitutionnel du Mali, Cheick Cissé. Des élus du parti des 3 baobabs étaient aussi présents.
Il faut le dire, pour sa rentrée politique, l’ADM a opté pour un sujet bien embarrassant, qui est sur toutes les lèvres. En effet, au moment où le projet de révision constitutionnelle crée les contestations les plus exacerbées dans une frange majoritaire de la société civile et de la classe politique, l’ADM choisit de «soutenir sans réserve aucune le projet de révision constitutionnelle». Cela s’appelle le courage politique.
Par cette sortie, l’ADM se positionne en peloton de tête dans le cadre du soutien à cette initiative du Président de la République, devançant ainsi les autres formations politiques qui remuent ciel et terre en se disant amies d’ATT. Cette prise de position de l’ADM est d’autant plus justifiée que l’initiative de la révision constitutionnelle n’est pas contestable. Et, mieux, Madani Tall croit savoir que tout le monde est unanime sur le fait que l’article 30 de la Constitution ne fait pas l’objet de révision. Il pense également que la nécessité de la révision ne souffre d’aucune contestation.
«Après 20 ans, notre Constitution a besoin d’être révisée. Tout le monde est unanime sur le fait qu’elle comporte des lacunes et il y a un débat sur sa révision depuis des années. La Constitution est une œuvre humaine. Il n’y a que le Coran qui soit immuable», a déclaré le président de l’ADM, avant de dire que ceux qui s’agitent en contestant le projet, sont des gens qui sont à la recherche d’un fonds de commerce politique. «On parle de ce projet depuis maintenant trois ans, et personne n’a rien dit. Maintenant que nous sommes à huit mois des élections, ils commencent à s’agiter, sans faire de propositions. Au lieu de contester, il faut faire des propositions pour améliorer le texte», a-t-il ajouté.
Madani Tall est convaincu que ce projet est un cadeau pour le peuple malien et le successeur du Président ATT. Car, à ses dires, qui qu’il soit, il n’aura pas à se soucier d’une révision de Constitution pendant un bon moment. «C’est le moment ou jamais. C’est facile de le faire pour un président en fin de mandat. Il n’y gagne rien. Celui qui vient, une fois qu’il va parler de révision constitutionnelle, on va dire que celui-là ne veut plus partir», a souligné Madani Tall. Il a également expliqué que la période 2012 – 2013 est un moment durant lequel il va falloir faire face à des problèmes économiques réels. Car, «ceux qui nous donnent de l’argent, seront eux-mêmes en manque». Selon le président de l’ADM, l’argument du temps ne tient pas. «Pour la simple raison qu’en 1992 la nouvelle Constitution a pu être votée, les élections organisées et le nouveau Président investi le 8 juin», a précisé le n°1 du parti des trois baobabs.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 2011