À Madagascar, la grogne contre Rio Tinto ne faiblit pas. Dans une lettre ouverte publiée début août à l’intention du président Rajoelina et de sa ministre de la Justice, une association de la diaspora réclame en effet « l’arrêt des persécutions envers les membres de l’association LUSUD », qui accusent le géant minier anglo-australien de pollution à Fort-dauphin.
Il s’agit de l’arrestation de plusieurs membres de LUSUD en juillet 2023, après que ces derniers ont mis en place un barrage pour bloquer l’accès au site d’exploitation de sables minéraux de Rio Tinto. Ils dénonçaient par ce blocage le non-respect d’accords conclus un an plus tôt entre le géant minier et les populations riveraines qui s’estiment victimes de la pollution des nappes phréatiques et du système aquatique de la région.
En cause, le déversement en mars 2022 d’eaux usées provenant de la mine qui auraient par la suite entrainé la mort de « milliers de poissons » et compromis par la même occasion les moyens de subsistance des populations riveraines. Si Rio Tinto a réfuté tout lien entre les eaux usées et la mort suspecte de ces poissons, la compagnie a tout de même conclu des accords en mai 2022 pour mettre fin aux manifestations et reprendre ses opérations.
Plus d’un an après, l’Association de la diaspora provenant de la région Anosy Madagascar indique que certaines des résolutions adoptées dans les accords n’ont pas été respectées, notamment en ce qui concerne « la recherche d’une solution pour remédier à la pollution de l’eau ». Elle demande donc l’intervention du pouvoir central en vue d’obtenir la libération des personnes emprisonnées et leur dédommagement.
Source: mines