Le Comité syndical de la Compagnie malienne des Textiles (COMATEX SA) projette une grève de 72 heures, allant du mercredi 27 février au vendredi 1er mars 2019. Avec sept points de revendications, ce préavis a été déposé le mercredi 13 février dernier. Joint par nos soins, la direction générale de l’entreprise, en occurrence son DGA, M. Issa Sangaré, pense que les revendications dont l’incidence financière est insupportable pour l’instant ne pourront que précipiter l’arrêt des activités et le chômage des 1 300 travailleurs de l’entreprise et leurs familles. Toute chose qui va créer une situation chaotique. De ce fait, il appelle le Comité à faire un front commun avec la direction pour surmonter les difficultés.
C’est avec beaucoup de regret que le préavis de grève déposé par le comité syndical UNTM de l’entreprise a été reçu le mercredi 13 février 2019. Avec ses sept points de revendication, cette grève est prévue du 27 février au 1er mars 2019.
En effet, pour les responsables de l’entreprise, la COMATEX-SA, depuis le paiement des salaires et allocation de départ en congé par portion, pourcentage, entre juin et septembre 2018, jusqu’en ce moment où il est payé en entier, les efforts sont visibles et salutaires. Aussi, souligne le directeur général adjoint de la COMATEX, que les revendications, dont l’incidence financière est insupportable pour l’instant, ne pourront que précipiter l’arrêt des activités et le chômage des 1 300 travailleurs de l’entreprise et leurs familles. Toute chose qui va créer, selon M. Sangaré une situation chaotique.
Pour lui, «c’est le moment de faire un front commun pour surmonter les difficultés et non aller en grève qui affectera les intérêts de la société. Mais, en réalité, ce sont les intérêts individuels des travailleurs qui seront concernés. «Alors nous invitons les travailleurs et le comité syndical à la retenue et surtout à sursoir la grève» ajoute M. Idrissa Sangaré, DGA de la COMATEX.
Les 7 points de revendication
Retenons que les sept points de revendications vont des paiements des primes d’encouragement du 2ième, 3ième et 4ième trimestre de l’année 2018, de la prime annuelle de 2018, des allocations familiales du 2ième, 3ième et 4ième trimestre de l’année 2018.
Il y a l’amélioration des grilles salariales appliquées dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires, la transposition de la valeur indiciaire de 2014 en termes de pourcentage d’augmentation de salaire dans le secteur privé, l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la fonction publique et le secteur privé ce à partir de janvier 2018 et l’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes.
Rappelons que la COMATEX-SA est une vieille entreprise déficitaire depuis plusieurs années, avec des équipements vétustes, un personnel vieillissant et l’exploitation devenue très difficile. Ainsi, selon nos sources, en juillet 2018, juste après la prise de fonction du nouveau Directeur Général, la COMATEX-SA n’avait plus de fond déroulement, et n’avait plus de coton dans les magasins. C’était le blocage et l’arrêt total de la production. Fort heureusement avec le soutien du Gouvernement malien, 740 tonnes de coton fibre sont obtenues à crédit et sans TVA et le Trésor a payé 306 millions de F CFA au titre du remboursement des droits et taxes sur les hydrocarbures.
Mais, indique notre source à la COMATEX, «ce montant a été viré dans notre compte bancaire qui était déjà négatif».
Néanmoins et toujours, selon nos sources, la COVEC, l’actionnaire majoritaire a consenti 600 millions de F CFA au titre du prêt d’urgence. «Tous ces soutiens ont permis la reprise et la continuité des activités jusqu’à nos jours», souligne-t-on à la COMATEX.
Aussi, nous confie encore notre source, «de juillet 2018 à janvier 2019, la gestion interne a été renforcée, la qualité des produits maitrisée et les gaspillages ont été freinés.
Les économies importantes sont réalisées sur les consommations des matières, encours, produits chimiques et colorants. Les actions de réduction des effectifs non nécessaires, la promotion des ventes permettent aujourd’hui à l’entreprise de renouer avec l’espoir. Actuellement, la production et la commercialisation sont normalisées, les arriérés de salaires des travailleurs sont régularisés. L’entreprise règle les impôts et autres charges sans créer de nouvelles créances.
Cependant les créances extérieures restent très élevées.
Le ministre du Développement Industriel et de la Promotion des Investissements, soucieux de résoudre les difficultés de l’entreprise, de maintenir l’activité normal et la stabilité de la société, l’a déjà visité à deux reprises. Alors, une grève en ce moment n’est certainement pas le souhait des autorités du pays et de l’entreprise, dit-on à la COMATEX.
Dieudonné Tembely