M. Habré « a été interpellé dans sa résidence située aux Mamelles de Dakar et placé en garde à vue, en attendant son audition par le procureur général des chambres africaines extraordinaires » créées au sein des juridictions sénégalaises en vue de son procès, a-t-il dit dans un entretien téléphonique.
M. Habré, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans de pouvoir au Tchad (1982-1990), est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. Selon des ONG, 40.000 personnes auraient été tuées durant sa présidence.
Pour son jugement, le gouvernement sénégalais et l’Union africaine (UA) ont signé un accord, en vue de la création, au Sénégal, d’un tribunal spécial. L’accord a été approuvé le 19 décembre par les députés sénégalais. Des chambres africaines extraordinaires ont été créées au sein des juridictions sénégalaises pour juger M. Habré.
« Hissène Habré en garde à vue », affiche Sud Quotidien, qui souligne que « la comparution devant la justice pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, en exil au Sénégal (…) est apparemment entrée dans sa phase active ».
« (….) L’ancien homme fort de N’Djamena a été placé en garde à vue, en attendant son audition par le procureur général prés les chambres extraordinaires africaines », ajoute le journal.
Le journal L’As note aussi que « la machine judiciaire s’emballe » contre l’ex dictateur tchadien placé en garde à vue « sur instruction du procureur près les chambres africaines ». De quoi faire dire à La Tribune que c’est « la fin de la teranga (hospitalité) pour Hissène Habré ».
Walfadjri passe « le film de l’arrestation » de l’ex-dictateur tchadien interpellé chez lui par la Brigade d’intervention polyvalente (BIP). « Il est 10 heures passées quand un capitaine du GIGN, ceux-la même qui ont en charge la sécurité de l’ancien homme fort du Tchad, se pointe au domicile des Habré ».
« L’homme demande à voir Hissène Habré. Sans doute ne soupçonnant rien, le maître des lieux se présente au plus gradé des GIGN qui lui est familier. Surprise ! Le GIGN, accompagné des éléments de la BIP postés à l’entrée, lui remet une convocation. Et tout est allé très vite. A peine a-t-il fini de lire la note que les éléments pointés à l’entrée s’introduisent dans sa maison (…) », ajoute Walfadjri.
Sur la même lancée, L’Observateur note que les forces de sécurité venues l’arrêter « ne lui ont pas donné le temps de monter dans sa chambre pour se changer ».
Le journal précise : « Au moment où Hissène Habré franchit le seuil de la porte du salon, il est vite neutralisé, sans aucune brutalité, par les éléments de la BIP. Il sera conduit sous le regard impuissant de ses hommes de main (…) ».
Dans le journal Libération, ses avocats et sa famille dénoncent tout simplement « un acharnement couronné par un kidnaping ». « Kidnaping d’Etat aux Almadies », titre ainsi le quotidien Enquête, non sans relever que cela intervient « 48 heures après le départ d’Obama », le président américain.
Le Populaire qui annonce « les premiers jalons (..) » du procès de Habré, estimant que « (c’est le) début du chemin de croix pour Habré ». « Fini le havre de paix pour Hissène Habré (…) En donnant corps et âme aux Chambres africaines extraordinaires chargées de juger Hissène, Mimi (Aminata Touré, ministre de la Justice) avait miné le havre de Habré (…) », écrit-il.
Le Quotidien renchérit en titrant « Eté chaud pour Habré ». Le journal ajoute que « la machine judiciaire s’emballe » contre l’ancien président du Tchad. Cette procédure, selon le journal, est « l’aboutissement d’un travail de sape mené par le procureur général prés les chambres africaines extraordinaires ».
dakaractu 2013-07-01 21:56:39