La journée du 6 février a été instituée par le Comité inter africain de lutte contre les pratiques néfastes à la santé de la femme et de l’enfant (Ciaf) lors d’une session à Addis-Abeba en Ethiopie en février 2003.
Cette session avait enregistré la présence des premières Dames du Mali, du Nigéria, du Burkina Faso et de la Guinée et visait à faire de l’abandon des MGF/excision une priorité nationale dans les 28 pays africains où la pratique de l’excision est en cours.
Si les thèmes des précédentes journées avaient trait aux rôles et place de la famille, de la communication, des agents socio-sanitaires, de l’éducation, de la culture ; à la mobilisation des médias, à l’engagement des jeunes, le thème de cette année s’intitule « tolérance zéro aux MGF/excision : les communautés s’engagent ».
En prélude à l’évènement, une conférence de presse a été organisée le 31 janvier 2014 au ministère de la Promotion de la femme, de la Famille et de l’Enfant pour expliquer les enjeux aux hommes de médias. La conférence était animée par la ministre, Mme Sangaré Oumou Bah, appuyée par la coordonnatrice du Programme national de lutte contre l’excision (PNLE), Mme Traoré Joséphine Kéita.
Pour la ministre Bah, l’édition de cette année coïncide avec le 10e anniversaire de la célébration de la Journée au Mali et avec les déclarations publiques d’abandon de la pratique de l’excision par certains habitants de Yirimadio (Bamako) et par 12 villages à Kénenkou (Koulikoro). Ce qui augmentera le nombre de villages d’abandon à plus de 800.
La ministre de la Promotion de la femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Bah, a rappelé qu’au Mali, les taux de prévalence de l’excision sont de 84 % chez les filles de 0 à 14 ans (Enquête nationale sur le phénomène de l’excision, 2009) et 85,2 % chez les femmes de 15 à 49 ans (EDSM-IV, 2006). « Les conséquences néfastes afférentes sont multiples et diverses, ce qui fait que l’excision est considérée comme un réel problème de santé publique », a souligné la ministre Bah.
Elle a ajouté que conscientes des défis de la protection et de la promotion des droits de la femme et de l’enfant, particulièrement l’abandon de la pratique des MGF, les autorités du Mali ont réaffirmé leur engagement par divers actes dont la signature et la ratification des conventions internationales et sous-régionales comme la Convention relative aux droits de l’Enfant (CDE), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme (Cedef), le Protocole de Maputo, etc.
La coordonnatrice du PNLE, Mme Traoré Joséphine Kéita, a parlé de tous les efforts qui ont été faits depuis la création de sa structure en 2002. Elle a souligné la nécessité d’une loi interdisant la pratique, mais d’ici là, elle recommande encore la sensibilisation et le plaidoyer.
Maliki Diallo
Source : L’Indicateur 2014-02-04