La prise en main de la transition au Mali suscite dans la sous-région, en Afrique et dans le monde réprobation, condamnation et menace non voilée, notamment brandie par la France et les Etats-Unis militairement engagés au Sahel.
«Au président malien, Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les jihadistes, j’avais dit : L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ?
Jamais de la vie !
Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali.
Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai», a ainsi mis en garde Emmanuel Macron dans le «Journal du dimanche».
Pour le quotidien «Libération» (du lundi 31 mai 2021), cela s’appelle «un coup de pression».
Et surtout que c’était juste avant le début d’une réunion des dirigeants ouest-africains au sujet de leur réaction attendue au double putsch des militaires maliens.
Pour leur mettre la pression, Emmanuel Macron a donc «passé le message» dans le Journal du dimanche.
Il «ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition».
Paris avait déjà dénoncé un «coup d’Etat inacceptable» au Mali le 25 mai dernier.
Heureusement pour nous, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ne sont pas allés dans le sens souhaité par Macron.
Il se sont montrés plus compréhensifs, donc plus cléments en suspendant le Mali des instances de l’organisation, mais on donnant au pays une chance de renouer avec une vie constitutionnelle à la fin de la transition dont la durée reste 18 mois.
Naby