Malick Sène s’est toutefois déclaré serein par rapport à toute accusation concernant des malversations. Il a ajouté qu’il attend le rapport du Fonds mondial. Répondant aux attaques consistant à dire qu’il a favorisé la famille présidentielle dans l’attribution des marchés liés à la lutte contre le Sida, il a démenti ce qu’il a appelé des rumeurs et répondu que le président de la République avait empêché sa famille de concourir pour le secrétariat exécutif. Il a ajouté : ‘’ s’il y a eu fraudes, critiques, j’attends qu’on vienne me les démontrer. Qu’on m’en apporte les documents ! ‘’ Malick Sène était d’autant plus offusqué qu’il a soutenu que depuis le début des investigations, en septembre 2010, le Fonds mondial n’a plus acheté de médicaments, à cause des mesures conservatoires.
Pourtant, a-t-il fait remarquer, des contrôles ont été effectués à travers plusieurs filtres, le vérificateur général, des audits internes et externes, notamment celui d’un cabinet américain qui avait accordé une bonne note à notre pays. Des journalistes lui ont demandé si la conférence de presse ne venait pas en retard, d’autant plus, dans cette affaire, certains ont déjà été inculpés et se sont retrouvés en prison. Rappelons que c’est dans le cadre des investigations du Fonds mondial que l’ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré, a démissionné de son poste et que plusieurs cadres du département se sont retrouvés en prison.
Un responsable d’une grande structure rattachée à la présidence peut-il vite conclure à des dénonciations de Maliens, si la loi est réellement appliquée – même si c’est durement – dans un pays démocratique ? Après avoir mis l’accent sur les décisions de souveraineté, Malick Sène a lancé un appel à tous pour que les malades puissent continuer à être bien soignés, car 80% des financements, a-t-il précisé, sont assurés par les partenaires extérieurs. Au demeurant, le Secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida a présenté un exposé vidéo sur le Hcnls, son mandat, ses réalisations, le Fonds mondial, les programmes, les résultats obtenus, les impacts, les difficultés et perspectives.
Le Hcnls a pour mission de coordonner l’élaboration de la politique nationale de la lutte contre le Vih et le sida, assurer sa mise en œuvre et son suivi ; mobiliser, coordonner et budgétiser les ressources nécessaires à la mise en œuvre des activités. Malick Sène a précisé que le Hcnls n’est pas un organe d’exécution, mais plutôt de faire-faire. Il a rappelé le financement du Fonds mondial, en l’occurrence le round 4, à hauteur de 45. 188.652 dollars dont notre pays a bénéficié. La gestion, a-t-il souligné, est basée sur le principe de l’externalisation.
A propos des résultats obtenus, Malick Sène a cité l’augmentation du nombre de centres de dépistage et des sites de traitements Arv, la réduction du taux de séroprévalence nationale qui passe de 1,7% en 2001 contre 1,3% en 2006. Le Hcnls a signalé que la séroprévalence chez les professionnels du sexe a baissé de 35,3% en 2006 contre 24,2% en 2009. Celle des Homosexuels, a indiqué le Dr. Aliou Sylla est de 17%.
Le secrétariat exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida a signalé parmi les difficultés liées aux investigations du F.m : l’arrêt des décaissements, de l’approvisionnement en intrants et du payement des émoluments de différents acteurs. Malick Sène a signalé que les fonds ne sont pas pour autant perdus pour le Mali et les offres de services continueront à être disponibles pour les populations. Les orientations stratégiques futures annoncées par le Hcnls sont le renforcement des mécanismes de gestion, le réajustement institutionnel et la mobilisation du financement national. Parmi les défis, l’exposé a fait état de l’atteinte des Omd d’ici 2015, le renforcement du mécanisme institutionnel de la lutte et de l’offre de service de qualité, la création du fonds national de lutte contre le Vih et une plus grande implication du niveau décentralisé et des populations.
Baba Dembélé