Saluant l’organisation de cette rencontre qui vise, selon lui, à mobiliser les acteurs autour de la lutte contre le palu qui freine la croissance de notre pays, le Premier ministre Moussa Mara a invité les populations à un changement de comportements pour vaincre ce fléau. Il a aussi invité les Maliens à adopter les mesures de prévention, notamment l’utilisation des moustiquaires imprégnées et la technique de pulvérisation ; à soumettre les enfants et les femmes enceintes aux traitements préventifs disponibles contre le palu. Il a également saisi l’occasion pour saluer et remercier les PTF qui sont aux côtés de notre pays dans la lutte contre ce fléau.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, en faisant le point de la situation épidémiologique du paludisme, a souligné que selon le rapport mondial 2013 de l’Organisation mondiale de la santé, le paludisme constitue aujourd’hui un réel problème de santé publique dans plus de 90 pays représentant au total quelques 2,4 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale. Selon le ministre Ousmane Koné, l’Afrique est le continent le plus touché par le paludisme, avec 80% des 219 millions de cas estimés dans le monde en 2010 et 90% des décès. Cette maladie, explique le ministre de la Santé, est aussi la cause de 25 à 45 % de toutes les consultations externes et de 20 à 45 % de toutes les hospitalisations. Et le ministre Koné d’ajouter que selon le système d’information sanitaire du Mali, le palu a constitué 39 % des motifs de consultations en 2013.
Le nombre total des cas enregistrés dans les établissements de santé est de 2095 172 avec 1643 décès, soit une létalité de 0,78 pour mille. A en croire le ministre Koné, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées par cette maladie. Il a aussi rappelé que les pertes économiques dues au paludisme sont estimées à 72 milliards de Fcfa par an, selon une étude de l’Institut national de recherche en santé publique. Et selon l’Enquête démographique et de santé, 5ème édition, réalisée dans notre pays en 2012-2013, la prévalence du paludisme chez les enfants de 6 à 59 mois est de 51,6 %. Cette prévalence atteint 70,6 % dans la région de Mopti et 62,1 % dans la région de Sikasso.
Face à cette situation, dira le ministre Koné, le Mali, avec l’appui de ses partenaires au développement, a entrepris l’intégration et la mise en œuvre de stratégies de lutte efficaces. Il s’agit, entre autres, de la confirmation systématique de tout cas suspect de paludisme, le traitement précoce et approprié des cas confirmés, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action, le traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriméthamine chez la femme enceinte, la pulvérisation intra-domiciliaire et la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois avec la sulfadoxine pyriméthamine et l’amodiaquine.
Quant au représentant de l’Oms dans notre pays, Dr. Ibrahima-Socé Fall, il a rappelé que la Journée mondiale de lutte contre le Paludisme est l’occasion de souligner la nécessité de poursuivre les investissements et de maintenir l’engagement politique en faveur de la lutte antipaludique. Selon lui, le thème choisi pour la période 2013-2015 : « Investir dans l’avenir-vaincre le Paludisme » est un cri de ralliement qui vise à accroître l’investissement afin d’accélérer les actions pour vaincre définitivement le Paludisme.
Zakariyaou Fomba
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-02 12:47:59