À l’instar des autres pays du monde, le Mali a célébré le mardi dernier la deuxième journée mondiale de lutte contre la pneumonie sous la houlette du ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré qui avait à ses côtés le Pr. Samba Ousmane Sow, directeur du Centre national universitaire d’appui à la lutte contre la maladie et plusieurs autres professionnels de la santé. C’était dans l’enceinte du Centre de Développement des Vaccins du Mali (CVD) Mali. Une journée dédiée par le monde scientifique médical, au plaidoyer en faveur de la lutte contre cette maladie.
A cette occasion, le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré a rappelé qu’il est de notre devoir d’agir ensemble, main dans la main, pour lutter efficacement contre la pneumonie et sauver la vie de nos enfants.
Les temps forts de cette journée ont été la visite guidée des locaux de la direction de CNAM- CVD-Mali et les présentations scientifiques sur la situation épidémiologique de l’infection à pneumocoque dans le monde et l’état d’avancement au Mali et les résultats de la surveillance de l’infection à pneumocoque.
Cela dit, il convient de rappeler que la pneumonie est une infection des poumons pouvant entraîner la fièvre, la toux et la mort dans les cas sévères. Les sujets à risque sont surtout les enfants de moins de 5 ans, les enfants malnutris, les personnes âgées et les sujets vivant des dépressions. La pneumonie, peut être causée par plusieurs microbes. La pneumonie, considérée comme une maladie oubliée, est cependant une maladie dévastatrice dans le monde entier, particulièrement dans les pays en voie de développement. Chaque année, il y a plus de 150 millions d’épisodes de pneumonie chez les enfants vivant dans les pays en voie de développement, dont 11 millions environ ont besoin d’hospitalisation. La pneumonie est le tueur numéro 1 des enfants de moins de 5 ans, à travers le monde. En effet, elle tue plus de 4 millions d’enfants par an, c’est-à-dire plus que le SIDA, le paludisme et la rougeole combinés. Ainsi, un enfant meurt de pneumonie chaque 15 secondes dans le monde. Autrement dit, nous enregistrons 5.500 pertes de vie d’enfants chaque jour sur terre. Dans les pays en voie de développement, c’est environ 98% des enfants qui meurent de pneumonie. « C’est vous dire que chaque fois qu’un enfant meurt de pneumonie dans les pays développés, plus de 2.000 enfants en meurent dans les pays en voie de développement. Or, la prise en charge de la pneumonie comprend outre l’hospitalisation, les médicaments, le transport aux centres de santé, les heures de chômage des parents et gardiens de l’enfant. Sans oublier que les parents doivent s’endetter, pour faire face au traitement des enfants souffrant de pneumonie. Ce qui aggrave considérablement la pauvreté », a fait savoir le ministre Touré dans son allocution de lancement de la dite journée.
Aussi, la pneumonie constitue un réel problème de santé publique auquel tout le monde doit faire face, afin d’aboutir à des solutions permettant de réduire l’ampleur de la morbidité et de la mortalité liées à cette maladie. Fort heureusement, la pneumonie de l’enfant est un problème solvable. Il s’agit de protéger les enfants avec une nutrition appropriée, dont l’allaitement maternel constitue un axe majeur. Il s’agit aussi de prévenir la pneumonie à l’aide du nouveau vaccin pneumocoque et des vaccins de routine contre le Hib, la rougeole et la coqueluche. Il s’agit également de traiter la pneumonie de façon appropriée, en formant le personnel à la reconnaissance des symptômes et faciliter l’accès aux antibiotiques adéquats.
Au Mali, la vaccination de routine permet de prévenir la pneumonie Hib et bientôt la pneumonie à S. pneumonie, avec l’introduction du vaccin contre le pneumocoque dans notre programme élargi de vaccination de routine à partir de janvier 2011 grâce à une participation de taille du CVD Mali. Aussi, le ministre de la Santé a salué les efforts inestimables déployés par le Centre de Développement des Vaccins du Mali qui est, pour l’Organisation mondiale de la santé, un centre de référence à l’échelle du continent africain, car étant à la pointe de la recherche.
Aliou Badara Diarra
L’ Indicateur Renouveau 11/11/2010