Lutte contre la mortalité maternelle et néonatale:Revue finale de la Vision 2010 à Bamako


Les 7 et 8 Mai 2001 les épouses des Chefs d’Etat de 8 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont penchées sur la situation alarmante des taux trop élevés de la mortalité maternelle et néonatale qui caractérisent encore l’Afrique. Elles ont pris alors l’Initiative Vision 2010 dont les principaux objectifs étaient de réduire de 50% d’ici à 2010 les taux de mortalité maternelle et néonatale et de 30% ceux de la morbidité maternelle et néonatale par rapport à leurs niveaux de 2001.

Cinq ans après, les experts réunis à Bamako, du 27 au 28 novembre 2005, ont réalisé la revue à mi-parcours des activités de l’Initiative, qui enregistrait déjà de bons acquis, malgré de nombreuses contraintes non encore levées. Aujourd’hui, c’est à l’évaluation finale, l’analyse des résultats obtenus et les perspectives qu’ils vont s’atteler, dans la ville qui a vu le lancement de la Déclaration qui a instauré la Vision 2010.

Selon, le rapport 2010 de l’Unicef (Sow C.), sur la planète, il y a encore 8,1 millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année dans le monde, principalement dans les pays pauvres. Parmi eux, 2 millions meurent dès le premier jour de leur vie et 4 millions au cours du premier mois. Pour les spécialistes, 90% de ces décès sont évitables, avec des interventions simples, connues et peu coûteuses, souvent non déployées à temps pour diverses raisons.

Deux pays de la sous-région, la Gambie et la Mauritanie, ont réévalué le pourcentage du budget de l’Etat alloué à la santé à hauteur de 15%. Dans la plupart des autres, ce budget est resté généralement inferieur ou égal à 10%, celui de notre pays ne faisant pas exception à cette règle, a noté le Pr Amadou Dolo. Il a relevé aussi qu’un déficit notoire en ressources humaines spécifiques, notamment en sages-femmes existe dans tous les pays de la sous-région, surtout dans les zones rurales. L’insuffisance en matériels, en équipements, en médicaments, la couverture nationale et le manque de personnel en qualité et en quantité sont les contraintes majeures à lever pour réussir.

Pour autant, affirmera le Conseiller Bouaré, au Mali, on note une légère baisse des taux de mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile, preuve d’avancées intéressantes. Le Dr Coulibaly, quant à lui, a expliqué aux journalistes les différentes formes d’intervention de la Première Dame du Mali, Mme Touré Lobbo Traoré, aux plans national et international, et leur impact réel sur l’évolution favorable des indicateurs, non sans rappeler que sa profession initiale de sage-femme était bien sûr à la base de son implication déterminée dans cette Vision.

Le Directeur national de la Santé a détaillé les réformes engagées dans ce domaine, en focalisant son exposé sur la référence – évacuation, le renforcement des capacités du personnel de santé, la gratuité de la césarienne et la prise en charge et la prévention du paludisme. Toutes choses qui produiront obligatoirement leurs effets à court et moyen termes.

C’est dire que l’on peut déjà augurer que la revue finale de la Vision 2010 permettra de prendre les résolutions nécessaires à l’élargissement de son horizon, grâce aux acquis à conforter, et que le plaidoyer des Premières Dames auprès de leurs époux Chefs de l’Etat n’aura de cesse de se poursuivre jusqu’à l’atteinte des objectifs formulés en 2001. Nous y reviendrons.

Ramata Diaouré

Le 22 septembre 03/10/2011