Pour lutter efficacement contre la mendicité sous toutes ses formes, les maîtres et élèves coraniques, à travers l’Association d’entraide maîtres coraniques et élèves coraniques (AEMCE), montent en première ligne. Ils ont procédé samedi dernier au lancement de leurs activités à la Maison des jeunes.
Animés par la volonté de lutter contre la mendicité des enfants talibés et d’autres enfants, les maîtres et élèves coraniques ont mis en place l’AEMCE pour mettre en pratique cette volonté. Le lancement des activités « ballondiral » (de lutte contre la mendicité) a eu lieu le week-end dernier. La lutte contre ce phénomène concerne en premier lieu les maîtres coraniques, qui ont en charge l’éducation des enfants talibés.
Pour Toka Barry, membre de l’AEMCE, 80 % des enfants mendiants ne sont pas des élèves coraniques, mais d’autres enfants envoyés par leurs parents ou guidés par l’instinct de survie. Il a indiqué qu’envoyer des élèves coraniques mendier s’impose souvent aux maîtres coraniques par manque de moyens de les prendre en charge.
Le secrétaire général de l’AEMCE, Salif Sankaré, dira que ce combat ne sera pas une réussite en se limitant seulement aux efforts de l’association, « il faut une implication du gouvernement, mais aussi des organisations non gouvernementales et les parents ». L’AEMCE se fixe aussi comme objectif de lutter contre la délinquance juvénile des enfants.
Le président d’honneur de l’AEMCE, Sory Kèmèssou, a estimé que cette association doit être soutenue pour atténuer le phénomène de la mendicité. « Cela permettra à ces enfants d’avoir un temps de lecture du Coran, de repos et de loisir sans être exposés aux danger de la rue ». Il ne voit pas cette association comme une association de plus, mais comme une association de défense de droits humains.
Pour le président de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Maki Bah, cette initiative des maîtres et élèves coraniques est à saluer et appelle à tout le monde de soutenir ce combats de l’AEMCE.
Youssouf Coulibaly