Si la solidarité et la justice constituent des valeurs cardinales de notre société, force est d’admettre que la corruption est sans doute la plus flagrante et la plus dommageable de ses faiblesses. En témoignent les centaines de milliards de nos francs disparus des caisses de l’Etat ces dernières années. C’est pourquoi les différents prétendants à la course pour la succession de l’actuel président entendent en faire l’un de leurs principaux thèmes de campagne. Au parti Yéléma on envisage d’engager une lutte sans merci contre ce qu’on appelle ici le cancer. Pour y parvenir, le candidat de Yéléma propose des mesures préventives et curatives et propose de mettre marche la justice pour sanctionner les auteurs.
Au titre des mesures préventives, Moussa Mara veut simplifier les règles, accroître la transparence par une information plus importante et plus régulière des usagers sur l’organisation et le fonctionnement des administrations, généraliser les guides des usagers pour réduire au strict minimum les occasions d’obstructions administratives, sources de corruption, établir une base de données des prix qui prévoira les tarifs des biens, des services, des travaux et des infrastructures sur l’ensemble du territoire, en tenant compte des spécificités des régions, et faire gérer cette base de données par la Direction des marchés publics et ses services déconcentrés, qui se tiendront à la disposition de tous les services publics, particulièrement les services de passation des marchés, avec lesquels il serons connectés et mettront à jour la base de données en tenant compte de l’évolution de l’environnement, des cours des devises et et accroître le dispositif de contrôle sur l’observation des données de la mercuriale des prix et l’intervention de vérification de la DGMP, pour inclure une phase de vérification d’observation des prix standards.
Dans les mesures curatives que Mara défend dans son projet de société, il est question d’inscrire la lutte contre la corruption dans la Constitution pour situer l’ampleur du mal et la profondeur nécessaire du combat à mener, ainsi que son caractère permanent; de renforcer le dispositif de recours des soumissionnaires et des citoyens insatisfaits de l’attribution d’un marché public, de mettre en place un dispositif de dénonciation des pratiques de corruption à destination des citoyens et des agents publics, notamment ceux des services financiers; d’instaurer un dispositif de protection et de promotion des agents dénonciateurs de pratiques avérées de corruption et de lutter contre la petite corruption en sanctionnant plus durement les agents, donnant ainsi la possibilité aux citoyens de se plaindre, en associant les collectivités territoriales et en obtenant d’elles un engagement plus important des services locaux.
Enfin, l’autre maillon sur lequel Moussa Mara entend s’appuyer, c’est la justice, pour accroître la surveillance des magistrats en charge des infractions d’atteintes aux biens publics.
Yaya Samaké
Le 22 Septembre 09/12/2012