Des militants du parti Unpr et des partants volontaires à la retraite brandissaient des banderoles où étaient mentionnées des slogans contre la vie chère, la corruption, l’impunité, l’injustice et la révision constitutionnelle. Ils étaient plus d’une centaine d’hommes et de femmes, sous une pluie torrentielle qui s’abattait sur la capitale, à répéter haut et fort : « Nous exigeons l’arrestation des voleurs, de tous les voleurs des deniers publics et les narcotrafiquants quel que soit leurs rang», « 5666 chefs de famille victimes de programme d’ajustement structurel».
Les marcheurs étaient entourés d’un important dispositif de sécurité composé de policiers et de gardes. Au micro, le président de l’Unpr, Modibo Sangaré, clamait qu’il fallait un changement et mettre fin aux diplômés chômeurs. Il a demandé à la population de sortir et de ne pas rester terrée chez elle, de ne pas baisser les bras, de ne pas se décourager, de ne pas penser que cette situation est irréversible et surtout de croire en l’avenir. La situation peut être changée avec la mobilisation et le courage, a dit Modibo Sangaré. « Le gouvernement sera surpris par notre détermination, même sous la pluie les gens ont marché, nous allons mobiliser le peuple malien parce que force est de constater que le peuple malien a été démobilisé par une classe politique corrompue, par des dirigeants corrompus et cela prendra fin.
Le Mali est un pays de grande civilisation, d’honnêteté et de probité », a-t-il martelé. L’Unpr, Faso dambé ton, a-t-il dit, invite les autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire baisser les prix des produits de première nécessité (sucre, lait, riz, maïs, l’huile, viande, farine, la datte, la boite se sardine). Le parti leur demande, aussi, de lutter efficacement contre la corruption par l’arrestation de tous les agents de l’Etat reconnus coupables de détournement de deniers publics et la restitution totale des sommes spoliées. Ces fonds peuvent servir à développer l’emploi, a dit le président du parti. Il a souligné que les prix des produits de première nécessité flambent chaque jour davantage.
A son avis, le pauvre ne peut pas manger de la viande dans un pays d’élevage comme le nôtre. Il invite les autorités au ‘’ retrait du projet de réforme constitutionnelle de toutes les dispositions qui annihilent les sacrifices consentis pour l’avènement de la démocratie dans notre pays ; de toutes les dispositions discriminatoires ou qui portent en elle les germes d’une future crise politique majeure ‘’.
De l’avis de Modibo Sangaré, la reforme proposée par le gouvernement est inopportune face à la cherté de la vie car l’argent qui sera dépensé pour son adoption peut être injecté dans les écoles. Il a signalé que l’université malienne ne possède pas d’amphithéâtres dignes de ce nom. Les militants de l’Unpr veulent, a-t-il laissé entendre, un changement positif. Les partants volontaires avaient aussi leurs mots à dire au cours de la marche. « Nous marchons aujourd’hui avec l’Unpr parce qu’il y’a des slogans qui nous intéressent tels que l’injustice, la corruption dont nous sommes victimes. Depuis l’avènement de la démocratie, le peuple malien a été trompé par les dirigeants maliens. Je lance un appel à tous les Maliens de ne pas laisser les acquis du 26 mars 1991 piétinés car force est de constater qu’aujourd’hui la démocratie malienne n’est qu’un mot », disait un vieux partant volontaire. Il est à noter que la marche s’est déroulée dans le calme et dans la sérénité mais sous la pluie.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain 12/09/2011