Lutte contre la corruption : La société civile s’outille contre les gouvernants

Au cours de cet atelier, les participants se familiariseront avec la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption (Cnucc) et les mécanismes régionaux. La surveillance et la dénonciation de la corruption occupent  une place de choix dans ces mécanismes.  

Selon les participants, la corruption a atteint une dimension insoupçonnée dans nos Etats, car pour chaque dollar qui entre, il ya 60 centimes qui disparaissent du fait de la corruption et des évasions fiscales. Pour l’honorable Aliou Aya, député à l’Assemblée nationale du Mali (élu à Koro) et membre du Réseau des parlementaires pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, « le plus pauvre des Maliens n’est pas à l’abri de la corruption, du fait que pour établir une carte d’identité qui coûte 1600 Fcfa, il peut être amené à payer plus du triple ». Ce qui compromet tout développement.

Il a mis l’accent sur le rôle éminent de la société civile dans la lutte contre la corruption. Selon lui, si la société civile se mobilisait pour demander des comptes à chacun des 147 députés de l’Assemblée nationale, ainsi qu’aux gouvernants, ce serait déjà un grand pas dans la lutte contre la corruption au Mali. Le représentant du Laboratoire de recherche pour la gouvernance, Babacar Guaye a souligné les conséquences dramatiques de la corruption. Elle est tout simplement l’ennemi numéro 1 en Afrique.

De son côté, Servaas Feiertag, représentant de Transparency International (TI) a indiqué  que créée en 1993, elle est la principale organisation de la société  civile qui se consacre à la lutte contre la corruption. Par le biais de ses sections nationales et son secrétariat international à Berlin, TI sensibilise l’opinion publique sur les  effets dévastateurs de la corruption et travaille de concert avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile afin de développer et mettre en œuvre des mesures visant à combattre la corruption. Selon Servaas Feiertag, TI n’a pas encore une présence au Mali, mais il espère que dans le futur un membre représente cette association pour la lutte contre la corruption au Mali.

Selon lui, la corruption représente un enjeu transversal qui peut affecter l’ensemble des aspects du développement socio-économique. « Elle crée des barrières à l’accès des services de base pour les pauvres, elle biaise l’allocation des ressources, réduit la croissance économique, contribue à la dégradation des ressources naturelles, alimente les conflits et les violations des droits de l’homme », a commenté le représentant de TI.

B. Daou

Le Républicain 21/06/2011