Un numéro vert est désormais mis à la disposition de la population pour dénoncer toute personne soupçonnée de corruption dans les institutions, en appelant au numéro vert gratuit : 80 00 22 22, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption célébrée le 9 décembre, conformément à la volonté de l’Assemblée générale de l’ONU. Cela dénote de la « volonté de l’Exécutif » d’assainir les finances publiques, d’enrayer ou du moins de freiner ce fléau favorisé par la mal gouvernance.
L’Administration publique, les Impôts, la Police, la Gendarmerie, les Collectivités, la Justice, la Douane, les Médias, la Santé, l’Éducation sont entre autres nids de la corruption. Cependant, contre toute attente, cette corruption se nourrit de l’impunité.
Ce n’est un secret pour personne que depuis quelques années, l’État a montré ses limites aussi bien dans l’application des règles de bonne conduite des agents publics que dans la prévention des déviances morales entraînant aussi bien une corruption endémique que des dysfonctionnements de l’appareil d’État, malgré les nombreuses structures de lutte contre la corruption comme le Contrôle General des Services Publics, de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, la Section des Compte de la Cour Suprême, la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration, l’Inspection des Finances, du Contrôle Financier, du Bureau du Vérificateur General, de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics. Bas du formulaire
La corruption est un véritable fléau qui sape le tissu économique et social d’un pays, et nuit à tous les citoyens, notamment les jeunes. C’est pourquoi, une lutte farouche contre la corruption et l’impunité a toujours été sollicitée par les organisations de la société civile malienne. Les OSC doivent participer, légitimer et entériner la politique et l’action gouvernementale. Ce numéro vert renforce un site internet, qui a pour objectif donné le maximum d’informations utiles au public et de recevoir les plaintes des citoyens.
Le mois de décembre est désormais marqué par des rendez vous de tailles comme lutte contre le VIH Sida, l’espace d’interpellation démocratique (EID) et la semaine de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Le Mali, à l’instar des autres, est conscient du phénomène.
Cependant, il est difficile de comprendre que depuis le début, en septembre 2019, de la lutte implacable menée contre les prédateurs de notre tissu socioéconomique, qu’aucun fonctionnaire milliardaire n’ait encore été inquiété alors que des services de contrôle de l’État ont mis au grand jour la gestion désastreuse de bien de commis de l’État qui ont été nommés à la tête des directions de l’administration publique.
Mahamadou YATTARA