Au parti Fare, on reconnaît que la corruption et la délinquance financière sont un fléau qui prend de l’ampleur. En effet, en faisant une large observation de la société malienne, on a tendance à comprendre que le Malien vit au-dessus de ses moyens. Notre pays est classé parmi les pays les plus pauvres du monde et malgré cette statistique, le fonctionnaire malien est extrêmement fortuné et cette richesse est le fruit d’une longue corruption.
La corruption est un phénomène qui s’explique au Mali par plusieurs facteurs, de l’éducation des enfants jusqu’à leur vie professionnelle. Nous sommes présentement tous unanimes à reconnaître que le système éducatif du Mali n’est pas du tout compétitif dans la sous-région, et nos étudiants ne se sacrifient pas pour étudier et avoir de bons diplômes qui pourraient leur servir dans l’avenir. Ils passent par tous les moyens pour décrocher des diplômes par complaisance. C’est cette mauvaise conduite qui les suit jusqu’au sein de l’administration alors qu’ils n’ont aucune expérience et aucune maîtrise sur le domaine.
Ils feront semblant de travailler et de voler l’Etat. La corruption est une plaie de la mal gouvernance au Mali, et les gouvernants s’enrichissent sur le dos des gouvernés.
Les autorités maliennes pensent également qu’elles viennent au pouvoir uniquement pour vider nos caisses, ou encore piller nos deniers publics sans conséquence, ni condamnation, ce qui signifie aussi que nous ne sommes pas dans un Etat où le droit est véritablement appliqué.
La justice malienne ne dit plus le droit, mais agit exactement d’après la Fontaine: «Selon que vous serez riche ou pauvre les cours du jugement vous rendront blanc ou noir».
Et pourtant, regrettent les Fare, plusieurs structures sont là et d’autres viennent d’être créées pour lutter contre ce fléau. «La Semaine de lutte contre la corruption et la délinquance financière vient de s’achever. Nous indiquions au pouvoir en place lors de notre Congrès une série de mesures, mais nous étions loin de penser que la période dédiée à cette lutte allait être celle de tant de scandales !» déplore le président du parti Fare Modibo Sidibé.
Au parti Fare, on conseille au gouvernement de s’engager résolument dans la lutte contre la corruption en passant par le redressement du milieu scolaire et l’instauration d’un système qui consiste à mettre fin à toute relation illégitime entre étudiants et enseignants ; de prendre des mesures strictes pour que les concours et nos examens nationaux se déroulent dans la transparence ; de mettre un système de contrôle dans toutes nos administrations pour superviser les personnels dans tout ce qu’ils entreprennent car la confiance n’exclut pas le contrôle.
«L’Etat malien doit faire un toilettage au sein de son administration en essayant de mettre l’homme à la place qu’il faut, c’est-à-dire donner la chance aux plus méritants, ce qui ferait sortir notre pays de la misère et de la crise pour une future atteinte à la prospérité» explique le numéro 1 des Fare.
Enfin, soutient-il, la lutte contre la corruption est synonyme de lutte contre la délinquance financière et de l’enrichissement illicite, à ce titre, l’Etat malien doit appliquer strictement et sévèrement les dispositions du code pénal portant sur la corruption pour que les citoyens puissent prendre conscience de la gravité de la situation.
Bruno E. LOMA