Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé et de la Banque mondiale publiés en 2004, près de 1,3 million de personnes sont tués par an et 50 millions de victimes dont 5 millions handicapés à vie.
Au Mali, les chiffres sont effroyables. En 2006, 8472 victimes dont 642 tués ; 10072 victimes en 2007 dont 659 tués ; 10510 victimes en 2008 dont 671 tués ; en 2009, 9 411 victimes dont 573 tués et enfin en 2010, les accidents ont causé 8 100 victimes dont 580 tués. L’analyse de cette situation fait ressortir que plus 60% des victimes sont des usagers des deux-roues et près de 50% sont des jeunes et aussi les facteurs d’accidents causés par le comportement des usagers est de 85%, l’état du véhicule 10% et la route et environnement 5%.
C’est après la diffusion d’un documentaire sur les effets de l’insécurité routière au Mali et la problématique des ports de casques que le président de République, Amadou Toumani s’est exprimé en toute franchise sur les désastres du fléau et mettre en garde les autorités de la tutelle, tous les acteurs concernés à prendre des mesures draconiennes contre l’insécurité routière au Mali.
Pour le président Amadou Toumani Touré, « Nous sommes face à un désastre dont la tâche incombe à nous tous y compris la grande responsabilité de l’Etat ». Selon lui, « l’Etat est en train de fuir sa responsabilité. Pour circonscrire le mal, il a invité les agents de sécurité à prendre leur responsabilité au lieu de rester les bras croisés dans les ronds-points pour ne s’accrocher qu’à des intérêts purement personnels ». « Nous ne voulons plus rester les bras croisés, arrive maintenant le temps de la répression », a indiqué ATT. Avant d’ajouter que « C’est l’Etat qui doit avoir le monopole de la violence. Nous avons des textes, des codes sur la sécurité routière, la tâche incombe au gouvernement, à toutes les autorités concernées de respecter les textes et les appliquer ».
Le ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diané Séméga a lui prôné un changement de comportement. Il a indiqué que les 1,3 millions de mort causés par les accidents de la circulation, peut être évalué à 3000 décès par jour.
A l’en croire, les accidents de la route sont la première cause de décès des 15-29 ans ; la deuxième cause des 5-14 ans et la troisième cause des 30-44 ans et près de 50% des tués sont piétons, cyclistes, conducteurs à deux-roues et leurs passagers.
Le ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diané Séméga a rappelé que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour l’amélioration de la sécurité routière, notamment la création de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) qui à travers son opération de 20 000 casques, prévoit pour cette année 2011, une sensibilisation de grande envergure qui va s’étendre sur un an. Elle permettra de mettre à la disposition des usagers de la route, 20 000 casques pour la plupart des jeunes dont le financement est estimé à 4 00 millions de F CFA.
Rappelons que c’est à partir du 3 mars 2010 à New York que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé sans vote, la période 2011-2020 « Décennie d’action pour la sécurité routière », en vue « de stabiliser puis de réduire » le nombre prévu de décès imputables aux accidents de la route à travers le monde. Et la date du 11 mai a été retenue pour le lancement des activités de cette décennie dans tous les pays du monde.
Oumar Camara
L’ Indicateur Renouveau 13/05/2011