Selon Massa Koné, porte-parole dudit rassemblement, le problème foncier est un problème prioritaire que ce soit au niveau rural, urbain et périurbain. C’est pourquoi, dira-t-il, les 5 associations de défense des droits de l’homme : UACDDDD (Union des associations et coordination d’association pour le développement et la défense des droits des démunies) ; CNOP(Coordination national des organisations paysannes) ; CAD Mali(Coalition des alternatives africaines dettes et développement) ; AOPP (Association des organisations professionnelles paysannes) ; LJDH (Ligue pour la justice et des droits de l’homme) se sont réunies pour former la CMAT (Convergence malienne contre les accaparements de terres).
A l’en croire, cette formation s’intéresse à toutes les questions relatives aux problèmes fonciers, aux litiges et les expropriations pour amener le gouvernement à assainir le domaine du secteur foncier en vue de mettre les gens dans leur droit. Selon lui, le sit-in qui durera 3 jours s’appelle le « Village des sans terre ».
Pour lui, l’activité est à sa 2ème édition. « La 1ère Edition qui s’est déroulée en 2014 a vu le dépôt d’une doléance comprenant 10 points revendications au niveau de la primature, car le problème a déjà dépassé la compétence des départements ministériels. Il s’agit entre autres de la mise en application des recommandations des différentes missions sur le terrain ; le cas des 7 villages qui n’ont plus de terres à cultiver dans le cercle de San ; le cas de Sanamandougou ; le cas des accaparements des terres par Modibo Keïta ; le cas de Koyoumani des 84 hectares. C’est un problème qui persiste depuis maintenant 5 ans », a-t-il expliqué.
A cet effet, a expliqué le porte-parole, M. Koné, il y avait des débuts de solution avec le déploiement des missions de prospection sur le terrain sous le Gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly. Selon lui, cette action a été accélérée sous le Gouvernement de Moussa Mara dont les rapports et les recommandations ont été fournies, mais depuis lors, le dossier n’a connu aucun avancement. « Nous sommes au mois de juin, mais il y a des paysans ici qui ne savent pas encore où ils doivent cultiver, car ils n’ont plus de terre.
A ce propos, nous avons demandé sans succès des audiences avec la primature pour exposer le problème », a indiqué notre interlocuteur. Avant d’ajouter qu’ils ont effectué, il y a deux semaines, une mission de suivi des recommandations sur le terrain qui a révélé que les choses ne bougent pas. « Donc l’hivernage a sonné. On ne peut plus croiser les bras, c’est la raison de notre regroupement ici pour permettre aux uns et aux autres de faire des témoignages et d’expliquer leurs vécus pour les activités de la première journée », dit-il.
La deuxième journée, de son avis, sera consacrée à la tenue d’une session d’interpellation avec une quarantaine d’élus nationaux notamment les élus de la commission développement rural, de la commission d’administration territoriale, de la commission domaniale et une correspondance a été particulièrement adressée au président de l’Assemblée Nationale.
Le troisième jour sera consacré, ajoute-t-il, à la remise d’une déclaration aux plus hautes autorités du pays. « La suite de notre lutte sera adaptée à la réaction des pouvoirs publics dans les jours à venir », a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain-Mali 03/06/2015