Elections et violences Le rapport note que la région africaine demeurait le théâtre de violations des droits humains « commises par les forces de sécurité et les organes chargés de l’application des lois ». Au nombre des violations des droits humains recensés par Amnesty International, figurent les exécutions extrajudiciaires, la torture, les mauvais traitements, l’usage excessif de la force entraînant des homicides… Entre répression, déplacement des populations soit du fait de conflit ou arbitrairement imposés, expulsions forcées et autres discriminations, on notera sur la situation du continent dans le rapport 2011 que « faute de volonté politique les progrès en matière d’obligation de rendre des comptes pour les crimes de droit international ont été limités ».
Dans de nombreux pays, le processus électoral a été émaillé de violences et a donné lieu à une recrudescence de violations des droits humains. Dans la quasi-totalité des cas, ces violations ont été commises en toute impunité, soutiennent les auteurs du rapport. La Côte d’Ivoire fait l’objet d’un rapport plus récent qui devra être rendu public le 24 mai prochain.
Amnesty vient de conduire une mission d’observation sur les derniers événements et appelle les nouvelles autorités du pays pour que les populations villageoises victimes de violences puissent être sécurisées et permettre ainsi leur retour. D’ores et déjà, ce rapport qui recense toutes les violences, met en exergue l’importance de la reconstruction du système judiciaire national. Mollesse de l’Etat S’agissant du Mali, les observations portent essentiellement sur AQMI, le désormais fameux projet de loi relatif au Code des personnes et de la famille qui vise à donner plus de droit aux femmes mais dont la mise en œuvre a soulevé tant de réprobations et la question de la peine de mort sur laquelle « aucune avancée n’a été enregistrée » même si aucune exécution n’a lieu dans le pays depuis de longues années.
L’année dernière 13 personnes étaient condamnées à mort
Le projet de loi élaboré par le gouvernement depuis 2007 pour son abrogation n’a jusque-là pas été examiné par les députés. On retiendra, entre autres, que pour l’année écoulée quelque 157 pays ont fait l’objet d’observations critiques. Amnesty constate que des personnes ont torturé ou infligé des mauvais traitements dans au moins 111 pays, dans 61 pays les tortionnaires jouissaient de l’impunité, des procès inéquitables ont été conduits dans au moins 55 pays. La liberté d’expression était restreinte dans au moins 96 pays, des prisonniers d’opinion étaient détenus dans au moins 48 pays, 11 pays du G20 n’ont pas souscrit à la CPI… De 1961, date de sa création à la fin de l’année 2010, AI a mené au moins 3341 missions de recherche sur les atteintes aux droits humains commises dans le monde.
J.M
L’ Indicateur Renoveau 17/05/2011