Mais avant tout, il faut réconcilier les fils et les filles avec franchise et sincérité, seul gage d’une paix véritable. Pour réussir ce pari, le Président de la République a signé un décret portant création d’une Commission Dialogue-Vérité- Réconciliation et a nommé l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny à la tête de cette nouvelle institution. Il aura la difficile tâche de recoudre le tissu social ivoirien déchiré par plus de 10 ans de crise.
C’est le sens que le premier responsable de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation, Charles Konan Banny, donne aux différentes rencontres qu’il organise en ce moment avec les différentes couches de la population ivoirienne. Le vendredi dernier, l’Union des ressortissants des Etats de la Cedeao (Urem Cedeao) était l’hôte du Président Banny dans sa résidence privée de la Riviera Golf à Abidjan. Tout en remerciant le Président Banny d’avoir pensé à associer les ressortissants des pays membres de l’organisation sous régionale à sa mission, le porte parole Nouhoum Diallo (Mali) a fait un tour d’horizon sur les pertes en vies humaines, les extorsions de fonds, les pillages et autres exactions subies par les différentes communautés étrangères vivant en Côte d’Ivoire pendant la guérilla urbaine qui a suivi la présidentielle de Novembre 2010.
Victimes des effets collatéraux de cette grave crise, les ressortissants de la Cedeao, ont été particulièrement visés par les miliciens, forces spéciales et Mercenaires pro Gbagbo, surtout après le Sommet de cette institution sous régionale sur le problème ivoirien. Certains pays déplorent plus de 200 morts parmi leurs ressortissants (comme le Mali et le Burkina Faso). Selon Monsieur Diallo, la Côte d’Ivoire qui fut un havre de paix au temps d’Houphouët Boigny a attiré les travailleurs des pays de la sous région venus chercher un mieux être dans ce pays. Ce qui explique le nombre particulièrement élevé de tués au sein de cette population. Pour terminer, le porte parole a rassuré le Président de la Commission de son soutien sans faille pour réconcilier les Ivoiriens.
En réponse au porte parole de l’Urem Cedeao, Charles Konan Banny s’est félicité de ce déplacement massif des ressortissants de la sous région ouest Africaine, pour répondre à son appel. Selon lui, quand on choisit de s’installer dans un pays, c’est pour endurer le meilleur comme le pire. Personne n’a souhaité cette situation à ce pays. « J’ai noté avec regret ce que votre porte parole a souligné concernant les dommages collatéraux de cette crise sociopolitique sur les communautés étrangères. Mais je veux qu’on sache que c’est toute la population dans sa globalité qui a été ciblée. Toutes les couches de la population ont souffert dans cette crise post électorale », précise-t-il. Avant d’ajouter : « nous sortons d’une des pires guerres que notre continent ait connues, en ce sens qu’elle était sans visage. Surtout dans une mégalopole comme Abidjan avec plus de 5 millions d’âmes où l’ennemi était partout». Il faudra faire en sorte que pareille situation ne se répète plus en Côte d’Ivoire. Les communautés étrangères ont un très grand rôle à jouer dans le travail de la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation.
C’est pour cette raison, dit-il, que toutes les couches de la population doivent s’impliquer aux côtés de la Commission pour réussir à rassembler les frères ivoiriens. A cet effet, le Président Banny a sollicité la présence au sein de sa commission de trois membres de l’Urem Cedeao. Cette proposition a été très appréciée des visiteurs qui ont remercié leur hôte avant de prendre congé de lui. Une photo de famille a mis fin à cette très cordiale rencontre.
La rencontre s’est déroulée en présence des proches collaborateurs de Charles Konan Banny. Quant à l’Urem Cedeao, elle était conduite par son Président intérimaire, Nana Appiah du Ghana. La délégation malienne forte de 6 membres, était conduite par Diawara Mahamadou dit Hamet, Président du Conseil des Maliens de Côte d’ Ivoire, qui avait à ses cotés son vice Président Moulaye Haidara et son Secrétaire Général, porte parole de l’Urem Cedeao.
De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan
Le Républicain 20/06/2011