Trois députés de la majorité présidentielle, Niamé Keita, Mody Fofana, Ousmane Kouyaté, et Bakary Woyo Doumbia des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence ont officiellement adhéré à l’Union pour la République et la démocratie. L’annonce a été faite par le président du parti l’honorable Soumaïla Cissé.
La 9e conférence nationale de l’Union pour la République et la démocratie, tenue le week-end dernier, a été l’occasion pour le principal parti de l’opposition de revenir sur la situation sociopolitique, la vie du parti et les défis qui s’imposent. Pour l’honorable Soumaïla Cissé, l’heure est à la résistance.
«La résistance est une vertu du citoyen. Elle assure sa liberté. Celle de vivre debout et non à genoux. Il nous appartient de veiller toutes et tous ensemble à ce que notre nation reste un pays de liberté et de fierté. Que notre société reste une communauté pluriethnique, tolérante, fraternelle et réconciliée dont nous partageons les valeurs. Que notre République reste démocratique et laïque dont nous appliquons les principes et les règles. Nous sommes donc en résistance. Je me suis permis cette introduction, en ouverture de notre Conférence nationale, parce que les idéaux que je viens de déclarer sont nôtres, viscéralement nôtres, et qu’ils honorent tous nos combats», a-t-il déclaré.
Pour lui, ni les arrestations, ni les détentions arbitraires, ni les violences et autres brutalités policières d’un autre âge, ni la censure honteuse de la télévision nationale, ni les menaces de toutes sortes «ne nous feront accepter l’inacceptable. Certes, le peuple malien a de la patience, mais qu’on ne s’y trompe pas, il conserve tout son courage et tout son honneur. N’en doutez pas un seul instant, le peuple malien saura toujours défendre et restaurer sa dignité et sa souveraineté, aujourd’hui bafouées. Et dans cette quête de dignité et de liberté, notre peuple nous trouvera toujours debout avec vous tous, qui ont opté pour résister à l’oppression et au chantage…»
Aujourd’hui, selon l’honorable Soumaïla Cissé, les Maliens vivent dans une angoisse permanente, nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale, le tout, dans une atmosphère de mensonges et de déni de la réalité que plus personne ne peut encore cacher.
«Tout le monde reconnaît que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie. Ainsi, des grèves et manifestations se suivent pour dénoncer. Malheureusement, pour toute réponse, ces Maliennes et ces Maliens qui souhaitent manifester pacifiquement dans le seul but de défendre la stabilité et l’unité de notre pays, n’ont droit qu’à la répression brutale de la part d’un pouvoir frileux et fatigué qui voit l’ennemi partout», analyse-t-il.
S’agissant de la présidentielle, l’honorable Soumaïla Cissé rappelle que le 3 mai 2018, la Conférence nationale extraordinaire lui a fait l’honneur de porter son choix sur sa personne, pour porter les couleurs du parti lors de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Et d’ajouter : «Ce choix fut entériné par la Plateforme d’Alliance «Ensemble restaurons l’espoir lors de la mémorable cérémonie d’investiture du 12 mai 2018 au stade du 26 mars de Bamako. Nous avons porté haut le flambeau. Et nous retenons aujourd’hui que l’URD est un parti d’ouverture et de concorde, et que d’autres mouvements et organisations se sont mobilisés à ses côtés. C’est parce que l’URD est un parti d’avenir, de conviction et de propositions que d’autres partis et non des moindres sont venus faire front commun avec lui…»
Des adhérents !
Bakary Woyo Doumbia, Niamé Keita, Mody Fofana, Ousmane Kouyaté ont officiellement rejoint le parti de l’honorable Soumaïla Cissé au cours de cette conférence. «L’union fait la force. Nous étions forts, c’est vrai, mais nous le sommes plus encore aujourd’hui. Elle nous a permis de porter haut le message du Parti dans toutes les Régions du Mali, de 7 pays africains. Jamais, au cours de ma carrière politique, je n’ai vu autant de concitoyens partout, par dizaines voire des centaines de milliers, mobilisés à toute heure. Cet engagement, cette foi en l’avenir sont des images fortes qui resteront à jamais gravées dans notre mémoire. Ce formidable élan s’est largement exprimé le 29 juillet et le 12 août 2018 dans les urnes. En effet, chacun de vous a pu être témoin dans la soirée du dimanche du 2 août 2018, de notre forte avance visible et continue sur notre adversaire dans les premiers bureaux de vote», ajoute-t-il.
Cette tendance significative se confirmait au fur et à mesure, poursuit-il, déclenchant une grande joie parmi nos partisans qui préparaient déjà l’avènement de l’alternance tant souhaitée par des manifestations festives dans toutes les villes du Mali ainsi qu’à l’extérieur. «Mais c’était sans compter avec l’immense et perverse capacité de nuisance des bricoleurs cachés, des manipulateurs zélés et des piètres faussaires électoraux à la solde du Président sortant. De la fraude, il y en a eu dans les zones CMDT et de l’Office du Niger, à l’étranger mais surtout au nord du Mali. Ils sont des dizaines, que dis-je, des centaines de milliers de Maliennes et de Maliens qui, à juste titre, se demandent, encore aujourd’hui, où sont passées leurs voix. Ces élections ont malheureusement donné raison à l’adage selon lequel : Ce ne sont pas les voix qui comptent mais ceux qui comptent les voix…» déplore-t-il.
«Nous avons gagné l’élection du 12 août 2018»
«C’est pourquoi nous disons et répétons haut et fort : nous avons gagné l’élection du 12 août 2018. Et nul ne peut nous faire admettre le contraire. Les faits sont là ! Têtus et implacables. Vous trouverez dans votre dossier le livre blanc intitulé : la dictature de la fraude», dixit M. Cissé. La vérité est que le pays a urgemment besoin, selon lui, d’autres propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer».
Et c’est pour faire éclater cette vérité, pour imposer cette vérité et la faire partager par le plus grand nombre, dit-il, que le Front pour la sauvegarde de la démocratie est né. «Le FSD regroupe plusieurs partis politiques et associations engagés et déterminés à défendre à tout prix la liberté, la démocratie, l’unité nationale et la République. Le Mali pour sortir de la crise actuelle a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation. La vérité est que pendant ces 5 dernières années, l’opposition a constamment réclamé et continue de réclamer, sans succès, un dialogue politique et républicain. Nous avons confirmé notre position au Président BUHARI du Nigéria, à la suite de la Mission de la CEDEAO qu’il a dépêchée à Bamako», a-t-il fait savoir.
En ce qui concerne le découpage territorial, l’Urd propose d’ériger tous les 50 cercles existants en régions et de ramener à 2 niveaux au lieu de 3 actuellement, la hiérarchie administrative ainsi que celle des collectivités. «Notre réforme envisage au niveau du Haut conseil des collectivités, en plus des conseillers nationaux élus dans les régions, les communes du District de Bamako et des régions des Maliens de l’Extérieur, à raison de 2 par région, 5 représentants élus par les leaders religieux, 5 représentants élus par les chefs traditionnels et coutumiers, soit un total de 150 conseillers nationaux. Ceci renforcera la gouvernance locale et rapprochera davantage l’administration des administrés», préconise l’Urd.
Zan Diarra