Derrière la campagne médiatique organisée autour du dernier congrès de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD), tenu le 16 janvier 2016, se cachait un gros malaise.
Le Parti de la colombe traverse en effet l’une des crises les plus profondes de son histoire, avec une cascade de démissions dans ses rangs.
Au cœur de cette tourmente, l’énigmatique Président du parti, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly.
Ayant hérité de la direction de ladite formation de son papa et père fondateur, Moussa Balla Coulibaly, Tiéman Hubert Coulibaly semble ne plus avoir de contrôle sur ses troupes.
«Il y a aujourd’hui à l’UDD une gestion patrimoniale qui ne dit pas son nom et nous sommes plus que jamais déçus par notre Président, qui ne pense qu’à lui-même», décrient des sources bien introduites au sein du parti.
L’une des illustrations les plus parfaites de ce sentiment de déception et de démobilisation générales est la récente démission de la Présidente du Mouvement des femmes du parti et non moins 2ème Vice-Présidente de l’UDD, Mme Kéïta Gertrude Kéïta.
A la Section V du District de Bamako, où elle militait, Gertrude laisse un grand trou, qui va difficilement être comblé.
Pis, certains militants de cette Commune n’hésitent pas à demander une démission collective de la section, s’il en reste encore une après le départ de Kéïta Gertrude Kéïta.
Idem pour d’autres sections pilotes de Bamako, qui pourraient être phagocytées par certaines grandes formations. Des négociations secrètes seraient en cours dans ce sens si l’on en croit nos sources.
La vague de démissions ne touche pas que Bamako.
Il nous revient que, dans la Commune de M’Pessoba, Cercle de Koutiala, une localité où l’UDD a toujours gagné depuis 1992, le Parti de la Colombe vient de vivre un sacré coup dur.
En effet, le Maire et l’ensemble de ses conseillers viennent de démissionner du parti.
Ils accusent Tiéman de lui tourner le dos en refusant de faire la promotion des cadres compétents de l’UDD, contrairement à d’autres formations.
Certains vont jusqu’à dire qu’il est plus facile de s’adresser aux saints qu’à Tiéman Hubert Coulibaly.
Et dire qu’IBK compte sur ce genre de chef de parti complètement coupé de sa base pour informer les Maliens des actions qu’il mène à la tête du pays et lui assurer une réelection en 2018. Il faut craindre pour le Chef de l’Etat, car, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants est plus que jamais trop distant de ses militants pour assurer une telle tâche. A suivre.
Yaya Samaké
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