« Plus de 70% de notre budget vient de l’extérieur. Ce n’est pas tenable ! », a lancé samedi soir le nouveau président en exercice de l’Union, le président zimbabwéen Robert Mugabe.
L’UA ne finance elle-même que 28% des 522 millions de dollars de son budget de fonctionnement, auxquels s’ajoutent 750 millions de dollars pour les opérations de maintien de la paix, prévus en 2015. Le reste est payé par les donateurs, parmi lesquels l’UE, les Etats-Unis, la Banque mondiale, la Chine et la Turquie.
2 dollars par nuit d’hôtel, 10 dollars par billet d’avion
Pour réduire sa dépendance financière, l’organisation panafricaine propose aux 54 Etats membres de mettre en œuvre une taxe de 2 dollars sur les nuits d’hôtels et de 10 dollars sur les billets d’avion pour les vols en partance ou à destination de l’Afrique. Ces mesures permettraient de lever 730 millions de dollars par an.
Une taxe additionnelle de 0,005 dollar par SMS échangé sur le continent rapporterait 1,6 milliard de dollars par an.
De quoi largement mettre à l’abri l’UA des aléas budgétaires des donateurs et des turbulences économiques que traversent la Libye et l’Egypte, deux des plus gros contributeurs au budget de l’organisation parmi ses membres.
Objectif 65 %
L’objectif affiché de l’UA est de financer 65% de ses dépenses dans un délai de cinq ans à partir de 2016.
« Nous devons pouvoir prendre des décisions librement. En cas d’urgence comme Ebola, nous devons avoir les moyens d’intervenir rapidement sans attendre les financements étrangers », estime Francine Muyumba, présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse, un organe de l’UA.
« L’argent des donateurs s’accompagne toujours de conditions à remplir ».
L’UA laisse toutefois aux pays le choix d’appliquer ou non tout ou partie de ces taxes, à condition de respecter un nouveau barème de contributions revu à la hausse en fonction du PIB de chaque pays. Car ces mesures proposées par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo en mai 2013 ne font pas l’unanimité: plusieurs pays estiment que ces taxes pèsent injustement sur le secteur du tourisme, alors que les industries pétrolière et minière sont épargnées.
http://www.jeuneafrique.com 2015-02-01 12:51:17