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Les partis politiques et les associations de la société civile qui se sont rangés du côté de l’opposition au régime IBK pour l’alternance en 2018, se sont donnés rendez-vous à la Maison de la Presse le lundi 23 octobre 2017. Ils étaient venus tirer la sonnette d’alarme, sur un certain nombre de dérives et pour une élection transparente en 2018. Cerise sur le gâteau, la CODEM de Housseini Amion Guindo et le Yéléma de Moussa Mara étaient dans la salle. L’alternance est-elle en marche ?
Presque tous les partis de l’opposition, excepté le PARENA, ont répondu présent, l’URD, FARE Anka Wuli, l’ADP-Maliba, la SADI, le PSP, le PDES, le PRVM Faso Ko, RpDM, pour ne citer que ceux-là. A ces partis de l’opposition, il faut ajouter certaines associations de la société civile comme le CDR de Ras Bath.
Trois grandes thématiques ont dominé les débats, à savoir la sécurité, la politisation de l’école suivi de l’occupation illicite de l’espace médiatique et les élections programmées de 2017 et 2018 avec la problématique de la carte NINA, la biométrie et l’audit du fichier. Pour le porte-parole de l’opposition, l’honorable Amadou Thiam, la sécurité reste le nœud gordien du régime IBK au pouvoir depuis 2013. A ses dires, malgré la signature de l’Accord d’Alger, il n’y a eu aucune avancée. L’insécurité s’est non seulement généralisée mais aussi et surtout s’est empirée. Plus qu’au nord, la situation sécuritaire dans le Delta est telle que l’Etat n’y exerce quasiment plus son autorité sur plus de la moitié de ce territoire, a-t-il martelé
S’agissant de l’école, les partis de l’Opposition ont tout d’abord déploré la fermeture de plus de 500 écoles dans les régions de Gao, Kidal, Tombouctou, Mopti, Ségou ce qui priverait du coup plus de 150 000 enfants de leur droit à l’éducation. Les conférenciers ont aussi dénoncé la politisation de l’école avec des cahiers confectionnés à l’effigie du Président de la République, de son fils et des députés de la Majorité. Toutes choses qui portent atteinte à l’unité, à la cohésion et violent les lois de la république. En plus de cela, l’opposition a décrié l’octroi d’un véhicule à l’AEEM, au moment où les campus manquent de tout.
Le troisième point de la conférence de presse était les élections programmées en 2017 et 2018. Pour qu’il n’y ait pas de crise post-électorale, aux conséquences incalculables, et pour la stabilité du pays, l’Opposition demande au gouvernement l’examen dans la transparence de la question des neuf cent mille cartes NINA de trop évoquées par le vérificateur Général, l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections, la prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale et enfin la mise à disposition des cartes NINA non distribuées. Elle fait de la satisfaction de ces doléances un préalable et déplore la convocation unilatérale du collège électoral pour l’élection des conseils de régions, de cercles et des élections partielles dans certaines communes. L’Opposition exhorte le gouvernement à plus de dialogue et à faire preuve de responsabilité pour éviter l’impréparation et la précipitation dans lesquelles il veut organiser ces élections.
Après tous ces écueils soulevés par l’Opposition, la balle est désormais dans le camp du gouvernement qui est censé avoir la clé de la solution.
Youssouf Sissoko
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