Lors d’une conférence de presse qu’il animée le samedi dernier à la Maison de la presse sur les évènements survenus à Gao et les questions des autorités intérimaires, le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé a donné l’alerte d’un grand risque de guerre civile au Mali suite à la mauvaise application de l’accord pour la paix, car, a-t-il estimé, « on assiste de plus en plus au renforcement du communautarisme ».
Pour le chef de file de l’opposition, le Mali est en train de courir un grand risque lié au renforcement du communautarisme. Il dira que de plus en plus, on assiste à la signature des accords entre communautés. « L’accord d’Anefis a été signé non pas entre la CMA et la Plateforme mais plutôt entre Imghads et Ifoghas. Comme un accord entre Bambara et Peuls, voilà vers quoi on est en train de se diriger et cela est très grave », a alerté le président de l’URD.
Soumaila Cissé poursuivra qu’en écoutant les jeunes de Gao, on peut se rendre compte qu’ils mettent en avant la communauté songhay. Pour l’honorable Cissé, cela démontre qu’on se dirige vers une ethnisation avec un renforcement des replis identitaire au grand dam de la paix et de l’unité nationale. Et l’honorable de s’inquiéter du risque de guerre civile.
Face à ce danger, il invitera le président de la République en tant que garant de l’unité nationale à réunir toutes les forces vives de la nation à une concertation nationale. « Sinon il sera le seul responsable », a-t-il averti.
Pour le chef de file de l’opposition, tout cela résulte de la mauvaise mise en œuvre de l’accord. « Sa mise en œuvre doit être discutée, car on veut faire croire que c’est écrit dans l’accord que parmi les 5 régions du Nord, 2 vont être présidées par la CMA, 2 par le Gatia et 1 par le gouvernement », a expliqué M. Cissé.
Il ajoutera que le problème actuel autour de Kidal est la conséquence de cette forme de partage de gâteau. Il a indiqué que la nomination du nouveau gouverneur de la région de Kidal a été perçue par la communauté de Gamou comme une nomination faite par les Ifoghas et que de ce fait, pour les Imghad, la présidence de la région leur revienne de bon droit. Et l’opposant d’ajouter que les conséquences de cette situation se gèrent actuellement à Niamey.
Il terminera en souhaitant que le processus de paix continue même s’il n’est pas d’accord sur certaines formes. Pour lui, ces formes peuvent être corrigées si tout le monde s’asseyait pour discuter des modalités pratiques.
Oumar B. Sidibé