« Le Ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales a pris sur lui la responsabilité d’écarter l’opposition de la CENI en octroyant les dix sièges à la majorité gouvernementale en violation flagrante de la loi et de la volonté de notre Peuple ». Telle est la principale accusation formulée par les partis de l’opposition malienne conte le Général Kafougouna Koné. Ces partis que sont : l’UNPR, le Bara, le CNU, l’ADCAM, la SADI, le CD, le MPLO, le RJP dans une déclaration lue au nom de toutes ces formations politiques par Mohamed Ag Akeratane, secrétaire politique du parti SADI chargé de la Communication, a indiqué que nulle part la loi n’autorise le Ministre de l’administration territoriale à fabriquer de son propre chef un représentant de l’opposition.
« Le Général Kafougouna Koné s’est permis de mettre le nom d’un certain Moussa Konaté sur la liste des membres de la CENI, un de ses hommes de main, un pion», a-t-il indiqué. Il a en outre révélé que ce dernier est « transhumant politique de haut niveau ayant trainé sa bosse au Parti Ecologique pour l’Intégration (PEI), au Parti Ecologiste du Mali, ensuite au PSD avant d’atterrir au PDES, dont il est le coordinateur à Lakamané dans la région de Kayes ». Selon le groupe de l’opposition, Moussa Konaté est le représentant permanent du Général Kafougouna koné à la CENI.
« A cet égard, son état de service est édifiant. A tous les coups d’Etat planifiés par le pouvoir pour exclure l’opposition à la CENI, on le voit sortir du chapeau de Kafougouna Koné », a accusé Mohamed Ag Akeratane. Avant d’indiquer qu’il a été membre de la CENI en 2007 et en 2009. « Il est incontestablement la carte maîtresse de Kafougouna Koné dans sa stratégie de provocation policière et d’infiltration des structures indépendantes comme la CENI », a-t-il révélé. Selon Mohamed Ag Akeratane, au regard du parcours de Moussa konaté, il n’est pas étonnant de constater que le Ministre de l’administration Territoriale viole allègrement l’article 6 de la loi électorale qui stipule que les choix des membres de la CENI doit respecter les critères de probité et de bonne moralité.
« Allons nous accepter encore une fois une CENI sans les Partis de l’opposition ? », s’est demandé Mohamed Ag Akeratane avant de dénoncer une CENI dans laquelle la société civile elle aussi n’est que l’ombre d’elle-même. Selon lui, le bureau a été mis en place par la majorité et l’administration avant même la fin des négociations entreprises par la société civile et avant même que le décret ne soit pris. Compte tenu de tout cela, l’opposition malienne a déjà constitué un pool d’avocats qui ne doutent pas de l’issue d’un procès si le Président de la République venait à signer ce projet de décret qui circule depuis le mercredi 7 septembre 2011 à Bamako.
Me Mohamed Aly Bathily, Me Mariam Diawara et Me Brehima Camara, sont les trois avocats maliens qui sont prêts à se battre dans un procès aux côtés de l’opposition malienne. En attendant la plaidoirie devant les tribunaux, avec les dictionnaires juridiques à l’appui, Me Mohamed Aly Bathily a estimé qu’équité n’est pas synonyme de répartition proportionnelle en fonction du poids de chaque regroupement. Selon lui, tous les dictionnaires des termes juridiques sont unanimes : l’équité est une justice fondée sur l’égalité. De ce fait l’opposition est dans son droit pour revendiquer une répartition des dix sièges à égalité entre elle et la majorité. « Nous attendons d’abord d’avoir entre nos mains un décret en bonne et due forme pour engager la bataille judiciaire », a-t-il conclu.
Assane Koné
Le 13/09/2011