La Force de l’ONU au Liban (Finul) a annoncé mardi avoir augmenté ses patrouilles à la frontière avec Israël, en coordination avec l’armée libanaise, quelques heures après l’annonce par l’Etat hébreu d’une opération contre des tunnels du Hezbollah.
L’armée israélienne a annoncé avoir lancé une opération pour détruire des tunnels souterrains du mouvement chiite libanais en territoire israélien.
Cette opération, nommée « Bouclier du nord », est le dernier épisode en date de la confrontation entre Israël et la formation pro-iranienne ennemie de l’Etat hébreu, de part et d’autre de la Ligne bleue fixant la frontière libano-israélienne.
Le Hezbollah n’a pas encore réagi, mais la porte-parole de la Force de maintien de la paix de l’ONU positionnée dans le sud du Liban, Malene Jensen, a assuré que « la situation dans la zone où opère la Finul reste calme ». La Finul est « en contact avec toutes les parties concernées » pour s’assurer qu’elles ont recours aux « mécanismes de coordination pour préserver (…) la stabilité », a ajouté Mme Jensen, dans un communiqué.
La force onusienne a par la suite annoncé avoir « augmenté le nombre de ses patrouilles le long de la Ligne bleue, en collaboration avec l’armée libanaise, afin (…) d’éviter une escalade ».
De son côté, l’armée libanaise a fait part dans un communiqué de « sa totale disposition à faire face à toute situation d’urgence » et indiqué que ses unités accomplissaient « leurs missions habituelles le long de la frontière en coopération et en coordination avec la Finul ».
Près du village libanais de Kfar Kila, proche de la frontière, un photographe de l’AFP a pu apercevoir, de l’autre côté, un bulldozer israélien retournant la terre et des camions ainsi que des soldats israéliens près des fils barbelés séparant les deux pays, techniquement en état de guerre.
Ces travaux ont lieu à quelques mètres de blocs de bétons décorés de portraits de combattants du Hezbollah et de drapeaux libanais et du parti chiite, côté libanais.
Israël construit actuellement un mur à la frontière avec le Liban pour éviter d’éventuelles tentatives d’infiltration du Hezbollah à l’intérieur de son territoire. L’objectif à terme est d’ériger ce mur le long des 130 kilomètres de frontière.
Le dernier conflit de grande envergure entre Israël et le Hezbollah remonte à l’été 2006. Les 33 jours de guerre avaient fait 1.200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans neutraliser le Hezbollah, alors visé par une vaste offensive après l’enlèvement de deux soldats israéliens.
Ces dernières années, l’animosité entre les deux parties s’est surtout manifestée dans le cadre du conflit syrien, où le Hezbollah est intervenu militairement en soutien au régime de Bachar al-Assad.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment mis l’accent sur la menace, selon lui, des activités iraniennes au Liban par le biais du Hezbollah.