« Nous sollicitons l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité pour la mise en place d’une force militaire internationale composée de tous ceux qui veulent et peuvent nous aider à reconquérir les territoires occupés dans le nord », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d' »agir vite ».
Bamako et la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest) se sont mis d’accord la semaine dernière sur les grandes lignes d’une intervention, dont les troupes seraient ouest-africaines mais bénéficieraient d’un soutien logistique d’autres pays.
Cette demande pressante du Mali a été relayée par plusieurs responsables africains, et, côté occidental, par la France qui a d’importants intérêts en jeu dans la région.
« La France demande au plus vite une nouvelle convocation du Conseil de sécurité de l’ONU » pour examiner la demande malienne, a déclaré le président français François Hollande, qui souhaite que les forces soient définies « dans les prochaines semaines ».
« Quand un territoire grand comme la France est occupé par des groupes terroristes (…) alors nous sommes devant une menace qui concerne l’ensemble du monde », a-t-il averti.
Expectative
Même tonalité du côté des responsables africains. « La zone sahélienne est devenue un sujet de préoccupation qui nous interpelle tous », a lancé le président sénégalais Macky Sall. « Ce n’est pas une crise de faible intensité ni une menace locale, nous avons besoin d’une action militaire clairement aujourd’hui », a-t-il martelé.
« Nous devons secourir le Mali qui nous le demande, ne ménageons aucun effort », a déclaré le président béninois Boni Yayi, qui préside actuellement l’Union africaine.
Mais le reste de la communauté internationale semble dans l’expectative. « Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires », avait ainsi averti d’entrée de jeu le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en ouvrant la réunion.
« Il n’y a pas de réponse facile », a-t-il insisté. La seule mesure concrète a été l’annonce de la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel, dont le nom n’a pas encore été annoncé.
Et la plupart des orateurs issus de pays européens ont tous reconnu « l’urgence » de la situation, mais ont insisté, à l’instar du ministre belge des affaires étrangères Didier Reynders, sur la nécessité que « les objectifs » d’une éventuelle force militaire « soient clairement définis ».
L’ONU a déjà réclamé au Mali et à la Cédéao des précisions sur les modalités d’une intervention aux contours encore très flous.
Plusieurs diplomates ont déjà fait part de leur scepticisme concernant la mise en place d’une telle force. Ils font notamment valoir que si la Cédéao est une force sur le papier, elle n’a pas assez de troupes à fournir, ni même la volonté de participer, pour certains pays comme la Mauritanie.
En outre, la restructuration de l’armée malienne préalable à toute intervention dans le nord prendra au moins 18 mois, estime l’un d’entre eux.
Le Nouvel Observateur 26/09/2012