Malgré de nombreux soutiens, le lanceur de poids Oumar Dembélé a finalement été expulsé vers le Mali le vendredi 11 mars 2022. Après deux mois passés dans un centre de rétention et malgré une intense mobilisation, ce sportif a été transféré vers notre pays via un charter affrété par l’Etat français. Âgé de 20 ans, il avait quitté le Mali en 2018 et avait réussi à s’intégrer à Nancy grâce à sa passion pour l’athlétisme.
Cela est un autre avertissement de la France de Macron à notre pays. Tous les moyens seront utilisés pour nous humilier, pour essayer de nous convaincre que nous ne sommes rien sans eux. Sinon, au même moment, le gouvernement français a annoncé le 14 mars avoir mobilisé différents acteurs en vue d’accueillir 100 mille réfugiés en provenance d’Ukraine, tout en assurant vouloir en «accueillir davantage». Et 4 600 personnes bénéficieraient déjà d’un logement en France.
Quelles que soient les vraies raisons d’une expulsion, le retour au pays ne doit pas être considéré comme une redescente aux enfers. Il faut voir cela comme un nouvelle opportunité de se refaire, de répartir avec une nouvelle résolution pour réaliser ses ambitions. Une nouvelle détermination à aller de l’avant ! L’engagement, c’est aussi être animé de cette ferme volonté de créer quelque chose d’exceptionnel, de retentissant à partir de rien. C’est en cela que nous méritons de notre pays. Si le Mali est un enfer pour les autres, il revient à chacun de nous de se battre pour en faire un paradis.
Nous envions aujourd’hui la France, l’Occident. Cette envie doit nous amener à comprendre qu’ils n’ont pas atteint ce niveau de développement du jour au lendemain. Ils sont passés par là où nous sommes aujourd’hui. A la différence qu’ils ont compris qu’il faut se battre et consentir des sacrifices pour réaliser des progrès pouvant améliorer leurs conditions de vie, rallonger leur espérance de vie, conquérir la terre et l’espace … Il est vrai qu’ils ont pillé (et continuent d’ailleurs à le faire parce que nous sommes incapables de nous y opposer) nos ressources et ont sacrifié beaucoup de valeurs pour y parvenir.
Mais, des femmes, des hommes, des jeunes et des adolescents… se sont battus au point souvent de tout sacrifier pour permettre à leurs communautés, à leur pays de faire allègrement des pas décisifs vers le progrès, vers le bien-être social, économique culturel, sportif…
Nous devons donc être animés de cette ferme conviction d’avoir la capacité de faire autant qu’eux sinon plus pour les dépasser. Je rêve ? Bien sûr ! Parce qu’on parvient toujours à se surprendre, à se surpasser quand on se bat pour réaliser ses rêves. Nous avons chacun en nous cette capacité de faire de notre patrie cet Eden, cet Eldorado tant rêvé par nos jeunes. Et cela par des actes, des comportements responsables et non par la parole. Nous devons nous battre contre nous nous-mêmes et contre toutes ses pratiques qui font que la jeunesse malienne croit que les sacrifices consentis ici pour son épanouissement ne lui bénéficieront jamais, ne peuvent pas lui permettre de s’épanouir et de réaliser ses ambitions. L’injustice, le culte de la médiocrité, l’impunité, la corruption, la délinquance financière… Voilà les ennemis à abattre pour que se dresse enfin ce pays de nos rêves qui accorde une égalité de chance à toutes ses filles, à tous ses fils…
En tout cas, Oumar Dembélé a pour le moment la meilleure réaction possible en se mettant en relation avec la Fédération malienne d’athlétisme (FMA) dès son arrivée. «Je suis entré en contact avec la fédération et j’ai commencé l’entraînement le lendemain de mon arrivée», a expliqué le sportif aguerri au site «lorraineactu.fr» (Nancy). Il revient aussi à la FMA, au ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi qu’au Comité National Olympique et sportif du Mali (CNOSM) de l’aider à réaliser ses ambitions sportives en mettant à sa disposition des conditions idoines de prise en charge et d’entraînement. Il est de notre devoir de l’accompagner pour que ce soit la France qui regrette son acte d’injustice !
Moussa Bolly