«Le sort a voulu que je sois là, je ne me déroberais ni à mon destin, ni ma responsabilité.»

Conformément à l’accord cadre et à la constitution du 25 Février 1992,  la Cour Suprême a procédé hier jeudi à l’investiture  du président par intérim de la République.

La cérémonie a commencé par la lecture de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle du 10 Avril 2012, constatant la vacance de la présidence de la République.

Après cette lecture, la parole a été donnée à Mahamadou Bouaré, Procureur Général de la Cour Suprême, pour ses réquisitions. Pour l’essentiel, il reconnait en l’accord cadre une œuvre salvatrice et l’investiture, un gage de succès pour nos futurs combats. De Dioncouda, il dira de lui « un homme d’une grande expérience, qui pourra défendre la forme républicaine de l’Etat et sa laïcité, le droit des femmes et des enfants, maintenir la diversité culturelle et la cohésion nationale, etc. ». Il a de ce fait requiert, à ce qu’il plaise à la Cour, recevoir le serment de Dioncouda Traoré, donner acte à Mme la greffière de la lecture de l’arrêt, le renvoyer à l’exercice de ses fonctions, et le déclarer président par intérim de la République du Mali.

Après les réquisitions du Procureur Général, vint le moment tant attendu, celui de la prestation de serment. Dioncounda Traoré, tout en levant la main droite, a lu à haute et intelligible voix, la formule du serment prévu par l’article 37 de la constitution et qui est ainsi libellé : « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national.  Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine ».

Après quoi, la Cour a donné acte au Procureur général de ses réquisitions y faisant droit, à Mme la greffière de la lecture de son arrêt, reçoit le serment, lui en donne acte et renvoie le nouveau Président à l’exercice de ses fonctions, le déclare officiellement installer dans la dite fonction.

Le grand chancelier des ordres nationaux, le Colonnel Kokè Dembélé est enfin invité à remettre au président de la République par intérim, la dignité de la grande croix des ordres nationaux, qui a été suivi de l’hymne nationale.

« Le sort a voulu que je sois là. Je ne me déroberais ni à mon destin, ni ma responsabilité. Le tissu national est éprouvé et le recoudre demande d’immenses efforts de la part de tous’’. … » a d’entrée de jeu dit  le président par intérim de la République du Mali avec une très grande humilité. ‘’ J’aurai préféré être là, dans des circonstances moins dramatiques…’’. Tout en ayant une pensée émue à l’égard des soldats morts au front ou sauvagement assassinés ainsi qu’aux autres personnes tuées, il invite les maliens à se mettre ensemble, à s’unir car soulignera- t-il, « chaque main est utile pour construire l’édifice commun, notre Mali commun, fort de son brassage, de ses solides fondements, riche de ses diversités mais ébranlé par un coup que nous même lui avons porté ». Il a alors convié tous les Maliens, sans calcul aucun, à être ce fil dont l’aiguille a besoin pour travailler et accepte par là même d’être pour un temps, le capitaine de ce bateau et compte sur tout pour le mener à bon port. Et de souligner que « la seule vraie guerre qui mérite d’être mener aujourd’hui est celle contre la précarité, la corruption, l’injustice. Une guerre totale et implacable contre la rébellion : Je préfère la paix mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons avec notre armée jusqu’à la victoire, celle du Mali … »

Tout en appelant « ses frères et sœurs du mouvement rebelle à renforcer cette nation au lieu de la diviser » , le président Traoré  leur a demandé de « quitter ici et maintenant, pacifiquement, avec insistance et fermeté, les citées occupées. Je n’hésite pas à mener  une guerre totale et implacable contre ces rebelles, ces trafiquants, preneurs d’otages, qui discréditent et portent dommage à notre pays. Nous ne négocierons jamais la partition du Mali’ »’.

Les élections générales

Pour lui, « hormis l’heure la gouvernance courante, il s’agit de prendre en compte les problèmes sociaux et alimentaires ainsi que toutes les dispositions seront prises pour éviter les pénuries  et assurer l’accès aux denrées de première nécessité. »

Binta Gadiaga

Ma Patrie 13/04/2012