Listes électorales : Rama Yade relaxée

La vice-présidente de l’UDI était accusée d’avoir menti à deux reprises sur sa domiciliation pour être inscrite sur les listes électorales à Colombes.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a relaxé jeudi Rama Yade. L’ex-secrétaire d’État était accusée de faux, usage de faux et inscription indue sur une liste électorale. Le parquet avait requis une amende de 5000 euros. Elle encourrait jusqu’à un an de prison ferme pour le volet «faux», trois ans et 45.000 euros d’amende pour l’infraction au Code électoral.

La vice-présidente de l’UDI, 36 ans, était soupçonnée d’avoir menti à deux reprises sur sa domiciliation pour être inscrite sur la liste électorale à Colombes, où elle est élue municipale depuis 2008. Elle a fourni une première fois l’adresse de sa permanence en décembre 2009. Après avoir été radiée de cette liste deux ans plus tard, elle a alors tenté de se faire réinscrire en déclarant habiter dans un appartement de la ville. La présidente de la 15e chambre correctionnelle, Isabelle Prévost-Desprez, a estimé que Rama Yade n’avait pas fait de «déclarations frauduleuses».

«Je regrette les manigances de certains qui ont tenté d’instrumentaliser les juges pour obtenir mon élimination politique»

Rama Yade n’était pas présente à l’énoncé du jugement. «Elle est extrêmement heureuse de cette décision qui confirme sa bonne foi et ce qu’elle dit depuis le début», a réagi son avocat, Me Antonin Lévy, qui venait de la joindre par téléphone.

La principale intéressée de son côté a publié un communiqué dans lequel elle salue le travail de la justice. «Je regrette les manigances de certains qui ont tenté d’instrumentaliser les juges pour obtenir mon élimination politique» écrit-elle par ailleurs, faisant notamment référence à l’un de ses adversaires, le maire socialiste de Colombes, Philippe Sarre. Interrogé sur la décision du tribunal, ce dernier s’est déclaré «un peu surpris par ce jugement qui n’est pas en adéquation avec les conclusions de l’enquête».

Ce jugement clôt ainsi le bras de fer qui l’opposait à l’élu socialiste. C’est ce dernier qui est à l’origine de l’enquête préliminaire ayant débouché sur ce procès. Elle avait été ouverte à la suite de son signalement auprès du parquet, en décembre 2011, alors que Rama Yade venait d’être radiée des listes électorales, quelques mois avant les législatives. Candidate dans les Hauts-de-Seine, elle avait invoqué un «simple changement de bureau de vote consécutif à un changement d’adresse». Rama Yade a finalement été battue dès le premier tour aux législatives.

(Avec AFP)  2013-03-28 18:07:57