C’est en effet le jour où le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’État (Cnrdre) a décidé de quitter le pouvoir que les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) ont proclamé l’indépendance de l’Azawad. Cette proclamation d’indépendance fait suite à l’occupation des régions de Kidal, Gao et Tombouctou par les bandits armés qui a été condamnée par tous les Maliens et la communauté internationale.
Tous sont à pied œuvre pour préserver l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la cohésion sociale du Mali. De ce fait, les calculs politiciens ont momentanément laissé place aux marches, meetings, sit-in, conférences sur la gestion de la crise au Nord. Il est quasiment difficile de passer 72 heures à Bamako ou à l’intérieur du Mali sans assister à un évènement condamnant avec la dernière rigueur l’indépendance proclamé par le Mnla. Au cours des marches ou meetings on entend des slogans ’’Trop c’est trop, le Mali est un et indivisible, Abas l’Azawad, Abas le Mnla, Abas les complices des rebelles, n’oublions pas les otages au nord, nos parents ont faim’’.
Sur les banderoles, on lit : « peuple du Mali debout pour un Mali un et indivisible ». Des personnalités qui n’avaient jamais participé à une marche, tel que l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, ont eu à le faire pour la Nation. Lors de la marche et le meeting du Collectif des ressortissants du Nord (Coren), il a demandé à tous les Maliens de se lever pour libérer le Mali, en sachant que l’Azawad ne recouvre aucune réalité historique pour une quelconque attribution d’indépendance. Même ce vendredi, un regroupement de femmes marchera pour montrer son indignation face à l’indépendance proclamée par le Mnla.
On peut donc dire que tout le monde est unanime sur l’intégrité territoriale. Le tout nouveau président intérimaire de la République du Mali, Dioncounda Traoré, a dans son allocution, déclaré la nécessité d’une guerre pour l’unité du pays. Quant à la Cedeao, elle envisage de déployer une force militaire pour préserver l’intégrité territoriale du Mali. Face à ces menaces, les rebelles vont-il renoncer à leur projet chimérique ? Avec la distribution d’argent aux populations, le Mnla pense-t-il qu’il pourra amadouer les populations du Nord et les pousser à accepter l’inacceptable ?
Aguibou Sogodogo
Le Républicain Mali 13/04/2012