Mais depuis quelques mois, la désillusion s’est installée sur les visages des religieux qui l’ont soutenu. Aujourd’hui, le divorce est presque total entre IBK et ses amis musulmans. Le dernier congrès du mouvement Sabati 2012, tenu récemment, en dit long sur ce désamour. Ce mouvement, soutenu par l’Imam Mohamoud Dicko et le Chérif de Nioro, ne cache plus sa colère contre IBK. N’étant pas associés à la gestion du pays, les responsables ont indiqué que le mémorandum sur lequel IBK s’est engagé pendant la campagne présidentielle n’est pas appliqué. À en croire plusieurs religieux, le président IBK a trahi ses engagements.
En fait, lors de la cérémonie d’ouverture du congrès de Sabati 2012, l’Imam Mahmoud Dicko n’a pas caché son courroux. Il a ouvertement lancé des critiques contre IBK, en disant qu’il a trébuché, que son bilan n’a pas été élogieux. Abondant le même sens, le président du mouvement Sabati 2012, Moussa Boubacar Ba, a regretté la dégradation actuelle de l’Etat avec la corruption généralisée, la libération des terroristes, l’occupation de certaines localités du Nord par les rebelles.
C’est dire que les religieux qui ont massivement contribué à l’élection du président IBK à la Magistrature suprême ne sont pas sur la même longueur d’onde que lui. Le divorce est-il consommé à jamais puisqu’«il n’y a pas de partage de gâteau» ? La question garde toute son acuité.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter 2015-02-17 21:23:56