De miracle, il n’y en a pas eu. De l’espoir, si peu. Car plus qu’un fossé, c’est un gouffre sans fond qui a séparé sur cette confrontation aller-retour Marseille et le Bayern Munich. 0-2 au Vélodrome, 2-0 au retour, sur un doublé d’Olic : l’OM n’a jamais pu y croire. Ce quart de finale de Ligue des Champions, l’OM l’attendait depuis 19 ans et c’est comme s’il n’avait jamais pris la mesure de l’évènement. Même si Marseille s’est avant tout heurté à ses limites actuelles, celles qui l’ont enfoncé dans une série de huit défaites en neuf matches. Marseille est simplement tombé sur beaucoup plus fort que lui. Un Bayern Munich serein qui a évolué quelques tons au-dessus des Phocéens et qui retrouvera sans aucun doute le Real Madrid en demi-finale.
A l’Allianz Arena, ce mardi, la bande à Rémy a essuyé un tir continu sur son but en première période (17 tirs pour le Bayern, 9 pour l’OM au final). La rencontre a tourné rapidement et, paradoxalement, sur l’une des rares incursions de l’OM : un tir de Morel repoussé par Neuer, un contre express du Bayern, un débordement de Ribéry et un centre décisif pour Olic (13e) au premier poteau. Sans Gomez ni Robben au coup d’envoi, les Allemands s’en sont remis à l’inspiration et aux accélérations d’un Franck Ribéry retrouvé. A l’origine des deux buts bavarois, le Français a pris sa revanche après une prestation timide au Vélodrome. Et c’est encore lui qui a initié le contre au terme duquel Olic a doublé la mise (37e).
Un doublé qui a scellé le sort d’une rencontre maîtrisée sans ciller par des Bavarois sûrs de leur fait. Sans un Mandanda, auteur de quatre parades (27e, 28e et 30e) en quatre minutes, la domination aurait pu se transformer en humiliation. Car Marseille n’a pas montré grand chose offensivement. Son quatuor titularisé pour l’occasion (A.Ayew, Valbuena, Brandao, Rémy) n’a inquiété personne. Les belles promesses de la feuille de match se sont envolées aussitôt l’OM confronté à ses limites techniques. Marseille a dû s’en remettre à Benoît Cheyrou (13e), précieux malgré tout ce mardi, et Stéphane Mbia (17e) pour faire frémir l’Allianz Arena. Un frisson passager, rien de terrifiant.
Quand le Bayern a pris le large à la marque, la rencontre a clairement perdu en intensité. Le Bayern a géré en seconde période, comme au Vélodrome. Marseille n’a rien eu à proposer, comme au Vélodrome, hormis une maladresse de Brandao seul face au but (66e). Il lui a manqué de l’agressivité, de l’audace, de la rigueur et bien plus que cela encore. Le constat est cinglant mais l’OM va devoir en tirer les leçons. La finale de la Coupe de la Ligue, dans dix jours, se présente plus que jamais comme la bouée de sauvetage des Phocéens. Car la fin de saison s’annonce morose et le remplacement d’un Loïc Rémy boitillant ne rassurera pas l’OM. Quand rien ne va…
Martin MOSNIER / Eurosport