Ligue des Champions – Le Barça ne l’a pas volé


A Barcelone, la logique est fidèle à ce qu’elle est par essence: implacable. Mardi soir, le Camp Nou en a encore eu l’éclatante démonstration. Pour la cinquième année consécutive, les Blaugrana joueront les demi-finales de la Ligue des champions. Comme le grand Real des années 50. Et, honnêtement, ça ne souffre d’aucune contestation. Les Milanais ne partageront pas cet avis. A leurs yeux, les deux penalties accordés à Lionel Messi et à Sergio Busquets en première période, tous deux transformés par le triple Ballon d’Or, ont pesé lourd dans la balance. La réalité est toute autre : sur ce qu’il a démontré lors de ce quart de finale retour, le Barça mérite amplement sa présence dans le dernier carré où il affrontera Chelsea ou Benfica. Son billet, l’ogre catalan l’a composté tout seul. Comme un grand. En marquant trois fois, au terme d’une partie maîtrisée de la tête et des épaules (3-1).

Les chiffres attestent de cette mainmise outrageuse : 60% de possession en faveur du Barça, 21 tirs à 3, dont un seul cadré pour le Milan. Un seul, qui a fait mouche. Nocerino a égalisé sur l’unique occasion franche des Rossoneri en première période (1-1, 33e). Depuis une grosse demi-heure, ils couraient après le score. Au bout de dix petites minutes, Messi avait déjà fait plier la défense lombarde. Fauché par Antonini, l’Argentin a obtenu un penalty. Il ne s’est pas fait prier pour le transformer. Pour franchir la barre des 50 réalisations en Ligue des champions. Sa 13e de la saison. Ruud van Nistelrooy et ses 12 buts pouvaient aller se rhabiller.

Le second penalty obtenu, accordé pour un accrochage de Nesta sur Busquets, a fait sortir les Milanais de leurs gonds. Pas Messi, qui a doublé la mise avec sang froid (2-1, 41e). Andres Iniesta s’est chargé d’éteindre les espoirs milanais dès le retour des vestiaires (3-1, 53e), à un moment où le leader de Serie A semblait enfin décidé à sortir de sa coquille. Le tacle limite de Mascherano sur Ibrahimovic (46e) aurait pu payer grassement ce léger sursaut. Il aurait pu se siffler. Il ne l’a pas été. Pas de regret : ce Barça-là était de toute façon trop fort.

Gil Baudu / Eurosport