Le président a mentionné que le Conseil national de transition libyen (CNT) semblait confondre les personnes noires avec les mercenaires œuvrant pour le colonel Mouammar Kadhafi. Selon M. Ping, les rebelles considèrent toute personne noire habitant la Libye, soit environ le tiers de la population de ce pays, comme un mercenaire. Il a aussi soutenu qu’ils tuaient des «individus, des travailleurs normaux» et qu’ils les maltraitaient.
M. Ping a suggéré qu’il pouvait s’agir là d’actes commis par des forces non contrôlées, mais qu’il importait que le gouvernement agisse et condamne ces gestes. Les travailleurs africains devraient être évacués, a lancé le président de l’UA.
La sortie de M. Ping survient dans la foulée de la dénonciation, par des groupes internationaux de défense des droits humains, de cas de coups et de détentions à l’endroit d’immigrants provenant de l’Afrique subsaharienne. L’organisme new-yorkais Human Rights Watch a mentionné de son côté, dimanche, avoir amassé des preuves laissant croire que les forces fidèles au colonel Kadhafi se sont adonnées à des meurtres arbitraires dans la capitale, Tripoli, à mesure que le régime s’effondrait.
Aucune allégation concernant des atrocités commises par des forces rebelles n’avait été rapportée jusqu’à présent, bien que des groupes de défense des droits humains poursuivent toujours leurs recherches dans certains dossiers.
Des correspondants de l’Associated Press ont été témoins, à de multiples reprises, de mauvais traitements infligés par des rebelles à des détenus ou des Africains subsahariens soupçonnés d’être à la solde de Kadhafi.
Un porte-parole du CNT, Abdel-Hafiz Ghoga, a démenti les propos tenus par M. Ping. «De telles allégations ont été faites au début de la révolution, mais cela n’a jamais eu lieu», a-t-il affirmé. Il a plutôt soutenu que si de tels meurtres avaient été commis, il fallait plutôt blâmer les forces de Kadhafi. «Nous trouvons sans cesse des fosses communes dans les villes nouvellement libérées», a précisé M. Ghoga.
Les forces rebelles semblent avoir pris le contrôle de Tripoli, après une semaine d’affrontements violents avec les hommes de Kadhafi.
«C’est terminé, le CNT a pris le pouvoir. Le temps est venu, pour les deux camps, de mettre fin aux meurtres», a plaidé M. Ping.
Severine Toche / Métro 30/08/2011