Le missile visait probablement la ville de Brega, mais s’est écrasé dans le désert sans faire de victime.
Depuis le 13 août, la stratégie militaire des rebelles est claire : encercler et isoler Tripoli. D’abord sur son flanc ouest par Zawiya coupant l’axe de ravitaillement majeur de la capitale libyenne vers la Tunisie. Celui qu’empruntaient jusqu’ici les officiels du régime pour se rendre à Djerba et y tenir des discussions ou prendre l’avion. Mais aussi la route où passe une grande partie de l’approvisionnement de ce qu’il reste de la zone gouvernementale.
Même si la ville de Zawiya n’est pas encore totalement contrôlée par les rebelles, cet axe qui la traverse est maintenant impraticable. En clair il est désormais impossible de relier Tripoli à ce qui était jusqu’à samedi son quasi unique point de contact avec le monde extérieur le poste frontière tunisien de Ras Jedir.
Mais avec l’attaque menée depuis le 15 août sur une autre ville verrou jusqu’ici très bien protégée, Gharyane à 80 km de Tripoli, la capitale libyenne perd aussi l’un de ses principaux axe vers le grand Sud. Il est maintenant bien difficile pour le régime de rejoindre le poste frontière algérien de Ghadamès ou encore la stratégique ville de Sabah.
Sur ces deux fronts, les rebelles du sud-ouest libyen marquent donc des points. De tout le conflit, l’opposition armée n’a jamais menacé d’aussi près le coeur du pouvoir kadhafiste.
Pourparlers sur la Libye : l’Onu dément la participation de son émissaire
Sur le front diplomatique, en revanche c’est la confusion. Des pourparlers seraient en cours en Tunisie, entre des responsables du régime de Mouammar Kadhafi et de la rébellion. Un temps, on a également évoqué la présence d’un envoyé spécial de l’ONU, le Jordanien Abdul Ilah al-Khatib.
Ce dernier avait lui-même déclaré être en Tunisie pour « se joindre aux pourparlers » entre les deux parties libyennes. Mais le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq a indiqué le 15 août qu’il n’y a « aucune information concrète concernant des discussions « en Tunisie entre le Conseil national de transition et les autorités de Tripoli et que l’envoyé spécial ne participe pas à de tels pourparlers ». Farhan Haq a précisé qu’Abdoul Ilah al-Khatib doit avoir des consultations avec des responsables tunisiens.
On sait pourtant que ces derniers mois l’envoyé spécial de l’ONU a fait la navette entre Tripoli et Benghazi, le bastion des anti-Kadhafi, pour promouvoir un cessez-le-feu. Abdoul Ilhan al-Khatib a aussi multiplié les voyages, il était dernièrement en Mauritanie et en Chine pour présenter son plan de sortie de crise. Un plan qui prévoit avant tout un cessez-le-feu avant une transition politique.
Les deux parties au conflit en Libye se seraient retrouvées aussi, dès dimanche, pour des discussions sur l’île tunisienne de Djerba. Le chef de la diplomatie libyenne Abdelati Obeidi s’y trouvait déjà depuis quelques jours.
Une source tunisienne indique par ailleurs qu’un émissaire du président vénézuélien était également présent. Hugo Chavez est un grand ami de Mouammar Kadhafi.
RFI 16/08/2011