La mission n’a rien laissé au hasard, elle a fouillé sous les événements et au-dessus, elle a interrogé les uns et les autres et écouté tout le monde. Elle n’a aucun parti pris et ne ménage personne, surtout le mensonge qui coûte au peuple libyen la destruction de son pays et d’être massacré par les bombardiers de l’OTAN.
Désormais, on sait avec précision qu’il n’y a pas le moindre soupçon d’une révolution et que les «Brigades de Kaddafi» n’ont jamais constitué une «menace pour les civils». Le rapport nous apprend que le «royaume saoudien et le régime de Doha» ont joué un rôle décisif dès les premières heures de la rébellion, par l’intermédiaire de leurs chaînes de télévision Al-Arabia et Al-Jazeera qui ont «fait» l’opinion (partir de données erronées, sinon délibérément mensongères). Ce qui pousse les missionnaires à constater amèrement que «ce curieux parrainage d’une révolution qui se veut démocratique et respectueuse des droits de l’homme par des pétromonarchies rétrogrades ne gêne en rien les authentiques régimes libéraux de l’Occident».
Ici, la naïveté sur les intentions occidentales peut laisser perplexe, si on ne prend pas en compte le souci de garder un langage politiquement correct. Plus loin, les membres du CIRET-AVT sont choqués par les mensonges du Conseil préposé à la transition du pouvoir en Libye. Ils en citent quelques-uns, ceux-là qui sont servis à longueur d’émissions télévisées et de déclarations des chefs des Etats engagés dans la «démocratisation» de la Libye.
Les voici tels que cités dans le rapport : «L’intervention de Sarkozy a sauvé plus d’un million de vies humaines (sic), soit la totalité de la population de Benghazi». «Kaddafi a recruté des agents qui ont à leur tour recruté des individus chargés d’organiser des provocations». «A Misrata et Ajdabiya, Kaddafi a donné du viagra et des préservatifs à ses troupes. Il y a eu de nombreux viols et des disparitions de femmes». «A Tripoli, on ne peut même pas sortir dans la rue. Il n’y a pas de vie. La population a peur et ne sort que subrepticement acheter de la nourriture». «Une voiture de l’armée algérienne aurait été aperçue à Brega»… Et ainsi de suite, jusqu’à celle-ci : «L’armée algérienne ravitaille les mercenaires de Kaddafi par hélicoptères».
En lisant le document on sent une sorte d’écœurement des rédacteurs, ce qui lui vaut de ne connaître aucune publicité en dehors des réseaux du Web. Le haut-le-cœur est encore plus prenant quand il s’agit de mesurer l’obséquiosité des promesses qui sont faites par la bande de Benghazi aux puissances qui font la «révolution» à sa place. Cela parle de «reconnaissance d’Israël» (d’ailleurs BHL a porté une lettre en ce sens à Netanyahu), de «multipartisme», de «droits des femmes». Discours «formaté» et «langue de bois» juge le rapport, sachant de visu et au contact qui en est l’auteur.
Aux dernières nouvelles, selon Maghreb Confidentiel, le caractère interlope de la bande se confirme, l’argent commence à fissurer l’alliance sacrée et les accusations fusent acerbes entre les membres. BHL ferait bien de se pointer pour y met-tre de l’ordre.
Badis Guettaf
Source: LDA
20/06/2011