Il est très difficile de savoir ce qui se passe en Libye ce jeudi 17 février car très peu de nouvelles sortent du pays. Le principal relais aujourd’hui est internet. On peut y voir des vidéos d’affrontements de la nuit dernière dans la ville de Benghazi. On y apprend que l’électricité et l’accès à internet ont été coupés dans certaines villes. Beaucoup de rumeurs circulent, mais ces informations sont pour l’instant invérifiables.
Ce que l’on sait, c’est que l’appel à manifester concerne tout le pays avec un seul mot d’ordre : la chute de Mouammar Kadhafi.
Hassan al-Djahmi est le créateur d’une des pages Facebook sur internet qui appelle au soulèvement, une page qui rassemblait ce jeudi matin 20 000 membres : « Tout le monde demande la même chose depuis le premier jour : la tête du régime. On demande de changer le régime depuis 42 ans au pouvoir et qui a conduit le pays au pire, qui a fait beaucoup de massacres, commis beaucoup de crimes. On n’a pas de libertés politiques, on n’a pas de liberté d’expression. Moi je crois que c’est pire qu’en Corée du Nord parce qu’en Corée du Nord, il y a une armée. Mais en Libye, il n’y a rien. Les hôpitaux sont détruits, les gens vivent dans des conditions très difficiles. Il y a beaucoup de morts. Les gens ne peuvent plus supporter ça ».
Les Libyens en ont assez mais vont-ils pour autant descendre dans la rue ? Les manifestations devaient débuter ce jeudi après la prière du milieu d’après-midi, selon des opposants que nous avons pu joindre, voire ce soir, car dans des villes comme Benghazi, les protestataires préfèreraient sortir la nuit.
Ce que craignent évidemment les Libyens, c’est la réaction du régime. Selon des ONG basées à l’étranger, quatre manifestants ont déjà été tués mercredi dans la ville d’Al-Baïda, à 1 200 km à l’est de Tripoli, et plusieurs autres auraient trouvé la mort à Benghazi dans les dernières 48 heures.
Par RFI 18/02/2011